Vector Zero : Chapitre 2 : L'arbre

Il s'était passé cinq ans déjà depuis que Victor avait découvert ses pouvoirs. Il avait maintenant treize ans.
Il avait toujours un visage fin, des cheveux pas spécialement longs mais bruns foncés, et des yeux bleus dont lesquels une certaine lassitude était toujours visible. Il était plus grand qu'avant, mais paraissait un peu moins maigrichon.
Il était toujours à l'orphelinat.
Et c'était une après midi de week-end ensoleillée. Il était allongé par terre devant un arbre du parc de l'orphelinat, presque désert dans cette section, avec la chemise blanche et le pantalon marron réglementaire, et les bras croisés derrière la tête.
Mikina Miteru était assise, le dos contre l'arbre, avec un livre dans les mains. Elle avait depuis elle aussi grandi. Elle s'était liée d'amitié avec Victor peu à peu, après qu'il l'ai sauvée le soir où les trois abrutis l'avaient agressée. Avec le temps, elle avait également gagné en confiance en elle, passant peu à peu d'une petite fille timide et effrayée de tout à une jeune adolescente fascinée par la lecture… Et avec une certaine attirance envers l'étude de la psychologie.

Victor réfléchissait en laissant ses pensées vagabonder, les yeux rivés vers le ciel. Ce qu'il avait fait il y à cinq ans lui avait paru tout à fait censé et naturel, à l'époque. Avec le temps, il avait commencé à s'apercevoir qu'il avait alors manqué de prudence. Premièrement, il avait découvert ses éclairs à la volée, et n'avait, avant de les découvrir, aucun moyen de se défendre contre les trois autres enfants. Et secondement… Plus il y pensait, plus il se disait que viser l'autre garçon au visage aurait pu faire finir les chose très mal. Il se réconfortait en se disant que c'était normal d'être un peu naïf et que ça avait de toute façon bien marché.
Il considérait ses éclairs non pas comme quelque chose qu'il lançait, mais comme une extension de ses mouvements, dont il pouvait contrôler l'apparition et l'étendue avec une certaine efficacité.
Il repensait au lendemain matin du soir où il les avaient découverts, où, s'étant réveillé avant dix heures, malgré le fait que c'était un samedi et que le petit déjeuner était servi à partir de huit heures, il n'avait pas eu faim et était retourné à sa chambre après sa douche. Étant dans une chambre avec un seul lit, il s'était alors rallongé sur celui-ci, et avait regardé sa main pendant dix minutes, laissant de petits arcs courir entre ses doigts.
Il pouffa en repensant alors à la scène qui avait suivit. Il avait alors balancé son bras en direction du mur et envoyé un arc sur une pile de vêtements qui s'était mis à s'enflammer un peu. Il s'était alors levé en panique, avait balancé le tout par terre, et avait sauté dessus à pieds joints, réveillant la chambre du dessous. Finalement, le pantalon brûlé était devenu la source de toutes ses inquiétudes pendant un moment, alors qu'il ne savait pas où le cacher. Il avait attendu un an avant d'aller le jeter pendant la nuit dans la poubelle des dortoirs, dehors, fraudant avec les horaires de couvre feu.
« À quoi tu penses ? demanda Mikina après le rire de Victor, sans lever les yeux de son livre, tandis qu'elle venait de remarquer qu'il n'avait rien dit depuis une vingtaines de minutes.
— Oh… À ce pantalon brûlé, répondit Victor, un sourire amusé sur le visage, tout en tournant ses yeux vers elle.
— Ah… Ça… Elle posa deux yeux amusés sur lui. Oui, tu m'as déjà raconté. »
Elle rit. Victor sourit et retourna à sa contemplation des nuages. Au loin, il voyait un cumulonimbus en formation.
« Dis… Je ne t'ai jamais demandé… commença Victor d'une voix contrariée.
— Mh ? fit elle, ne lâchant pas son livre des yeux. »
Victor regarda sa main. « Tu en à déjà parlé à quelqu'un… Pour mon… ? »
Elle détacha ses yeux de son bouquin. Elle patienta une seconde, et ferma le livre en le posant par terre.
« Je serais une bien mauvaise amie, si j'avais fait ça », dit elle calmement.
Victor ne répondit pas. Il regardait toujours sa main, les sourcils un peu froncés.
Elle soupira : « Bien sur que non. Pourquoi tu me demandes ça ?
— Il y à des garçons qui m'ont regardé bizarrement, avant hier. Je me demande encore pourquoi.
— Mh… »
Victor leva ses yeux vers elle en tournant la tête.
« Tu crois que quelqu'un aurait pu le remarquer ? Peut être en sport…
— J'en ai jamais vu beaucoup, en sport.
— Oui, mais imagine qu'ils l'aient vu, eux ?
— Imagine que tu te fasses des idées ? répondit elle.
— Peut être… », dit Victor. Il soupira.
« D'un autre côté… commença t-elle.
— Quoi ?
— On à eu des sports de combat, dernièrement.
— Je crois pas avoir baissé mon attention à ces moments là.
Après une pause, elle reprit parole.
« …Et eux ?
— Eux ? Tu veux dire… Ceux du soir où… ? demanda Victor, en pensant aux garçons qu'il avait fait fuir en sauvant Mikina.
— Ils auraient très bien pu en faire une sorte de légende… commença t-elle. Genre, ils se sont fait attaquer par le petit Victor tout maigrichon, qui s'est mis à balancer des éclairs en brûlant des arbres quand ils ont essayé de lui foutre une raclée. »
Il rit.
« N’empêche que c'est bien le genre de trucs que disent les garçons, ajouta Mikina avec un sourire amusé.
— Eh ! dit il en riant. Qu'est ce que t'en sais ?
— Bah, j'suis amie avec un garçon, donc…
Ils se mirent à rire.
Puis, ils se turent, retournés à leurs pensées.
« Oh ! fit Victor. D'ailleurs… Il se leva et alla à côté d'elle, dans l'ombre de l'arbre. Il mit ses mains en face de son propre thorax. « J'arrive à faire ça, maintenant. » Elle baissa les yeux sur ses mains. Victor fit partir un petit éclair de sa main droite vers sa main gauche, et lui fit faire un petit détour pour éviter la paume de celle-ci, le faisant passer par dessus.
« Woh. Comment tu fais ça ?
— J'imagine que ma main gauche est entourée d'un espèce de flux qui dévie l'éclair… dit Victor, les yeux pétillants. Ça marche bien… Mais j'y arrive bien que avec mon corps…
— T'as essayé avec quoi ? questionna t-elle avec curiosité.
— Une culière… », répondit Victor, mimant le geste de tenir une culière dans la main gauche. « Vu que j'ai pas réussi à dévier bien, je me suis pris un petit coup de jus… J'essaye de déployer le flux sur moi le plus souvent possible depuis !, ajouta-il dans un petit rire.
— C'est fun. »
Son sourire s’effaça.
« T'as jamais pensé à devenir un super héros, ou un truc comme ça ? »
L'idée surpris complètement Victor. Il mit bien dix secondes avant de répondre.
« J'suis pas fait pour ça, moi… »
Il rit.
« N’empêche… »
Elle devint pensive.
« Je suis sur que tu pourrais… Tu m'as déjà sauvée une fois… » dit elle en baissant les yeux.
Victor ne savait pas quoi dire. Ils parlaient de cet aspect de cette nuit là très rarement.
Finalement, ils changèrent de sujet, parlant des cours du lendemain. Puis, elle reprit son livre, et il retourna aux nuages.
Après avoir passé plus d'une heure ainsi couché, Victor se décida à se lever.
« Où tu vas ? demanda Mikina en levant les yeux de son livre.
— J'en ai marre d'être allongé… J'vais retourner à ma chambre pour ranger deux trois trucs.
— Ah… » Elle retourna à son bouquin. Victor nota le titre du livre… "Zéro moins cinq". Il sourit.

En revenant vers son dortoir, après avoir ouvert la porte et fait quelques pas dans le hall d'entrée, Victor nota du coin de l'œil qu'un garçon de sa taille le regardait. Il soupira, et monta les escaliers vers son étage en se posant des questions, les mains dans les poches.

Version originale:

Spoiler:

Hoooo !!
Haaaa !!!
Hiiiiiiiiii !!!!

:mrgreen:
Ah, je l'attendais, celle là !!
ça me donne envie de savoir ce qui va suivre !

En un sens, dommage qu'une partie de la suite m'ait été spoilé. ça oriente inconsciemment ma lecture...
Une toute petite partie, certes, mais... enfin. J'en fais MA punition.

Yoendel a écrit: En un sens, dommage qu'une partie de la suite m'ait été spoilé. ça oriente inconsciemment ma lecture...
Une toute petite partie, certes, mais... enfin. J'en fais MA punition.

Mh… Si tu parles de ça… Tu as juste un peu d'avance sur les faits, c'est tout. Je ne vois pas en quoi ça à influé ici… *sourire*

À moins que j'ai spoilé autre chose. Je crois avoir dit la même chose que ce que je t'ai dit a Bacrima… Si on parle bien de ça.

On en reparle. *sourire*

Ah, je l'attendais, celle là !!

Ah… Moi pas. :mrgreen: Ça m'a pris comme ça.

Edit : Je viens de me rendre compte que dans le chapitre 0, j'utilisais des tirets pour les dialogues. Je ne l'ai pas repris pour la suite. Je ferais attention la prochaine fois. À priori ça ne perturbe pas les lectures.

Ah, je l'attendais, celle là !!

Cette fois, c'était pas au sens "je l'avais prévu !" mais bien au sens propre du mot attendre. :mrgreen:
Je sais, ces derniers temps pas mal de ces "je l'attendais" étaient au figuré...

Edit : Je viens de me rendre compte que dans le chapitre 0, j'utilisais des tirets pour les dialogues. Je ne l'ai pas repris pour la suite. Je ferais attention la prochaine fois. À priori ça ne perturbe pas les lectures.

No problem.

Litéralisation du chapitre effectuée.
À priori, il est maintenant plus proche des standards dans la présentation.

L'espacement en souffre. Pourrais-je avoir votre avis ? Est-ce plus pénible à lire ? Où est-ce que, au contraire, ça aide ?