[JDR] Lieu de Rencontre.

Mi jeta un vague coup d'oeil à l'arme, et répondit sans vraiment se montrer inquiet.

"Dites toujours ?"

« Un objet qui produit sa propre énergie. »
On entendait qu'elle souriait.
« Tu dois voir de quoi je parles. Pas d'entourloupe. »

Doucement, l'enfant tourna la tête vers la femme.

"Fouillez-moi. J'ai d'autres choses à faire que de me contorsionner pour vous le donner. Et quoi que je dise, vous ne me croirez pas."

Ce faisant, il se leva, étendit doucement les bras pour permettre un accès complet à son corps, et continua de scruter partout devant ses yeux, comme s'il attendait quelque chose de précis, sans plus s'inquiéter de la voyageuse ou de son arme.

« … »
Elle ne bougea pas, maintenant sa pose.
« Donne moi l'objet. »
Son armure noire étincelait de nervures vertes.

L'enfant afficha un air ennuyé.

"Si vous y tenez... mais cela m'ennuie fort. C'est le journal intime de mon frère."

Ce faisant, il baissa un bras, le mit dans sa poche, en sortit le petit carnet, et le tendit négligemment à la femme.

"Mais c'est dommage. Vous ne pourrez rien en tirer, pas le vider, pas utiliser son énergie maintenant que votre bidule est stoppé, pas le détruire, et même pas le lire. C'est pas mon grand frère pour rien. Il sait se défendre."

L'enfant semblait quelque peu fier de sa fratrie.

La femme s'avança, et tendit une main en avant.
Son armure masquait son visage.
Elle prit le carnet. Puis recula.
« Je m'attendais a plus de résistance… »
Elle observa le carnet. S'il ne s'agissait pas de ça, elle le saurait bien vite, en partant. Il serait encore temps de revenir.
« Au fait… »
Elle commença a s'éloigner.
« Ce n'est pas moi qui ai amené l'Incisateur. Je ne t'avais jamais rencontré… Adieu. »
Puis, elle partit.

Mi répondit d'une voix absente.

"Ah. À tout de suite, alors."

Puis il s'assit à nouveau sur le trône.
Lorsque le Carnet fut à plus de 20 mètres de lui, il s'effaça complètement, et le monde autour de lui put recevoir une part de son énergie se dissipant dans plusieurs univers. Il ne resta de lui qu'un vieux cahier dont même la couverture avait changé de couleur.



À cet instant précis, Chester sentit un poids se former dans sa poche. S'il put s'en rendre compte, il n'eut cependant pas le loisir de s'en réjouir, car la Dame continuait encore de le cuisiner.

« … »
Le carnet venait de changer de couleur.
Il n'avait pas explosé, non, il avait juste changé de couleur.
Elle se retourna vers Mi.
« Qu'est ce que c'est que ça ?! »
Elle ne pouvait pas prendre le risque de retourner a son vaisseau faire les analyses si son vrai objectif était ailleurs, surtout avec elle dans les parages.

Mi se tourna vers elle.

"Vous m'énervez à la fin. Je vous ai dit que mon frère protégeait son bouquin ! Vous êtes à plus de 20 mètres d'un Miaoule, donc le bouquin s'efface et revient à son origine, ne laissant que son contenant. Voilà ce qui se passe. Maintenant, si vous le voulez vraiment, vous allez devoir le demander à mon frère. J'ai une machine volante à attendre, moi."

« Sa capsule s'est crashée ! Ton amie l'Incisatrice ne viendra pas, elle est morte ! »
Son plan devenait clair. Elle se rua vers Mi, en vue de l'attraper au bras.
S'il fallait un Miaoule a proximité, ça ne serait pas un problème.

Mi tourna la tête au dernier moment, et ne put parer le coup de la femme.

"Eh ! Il ne reviendra pas, votre bouquin ! c'est trop tard, ça sert à rien !"
Ce fut sa seule défense efficace.

« Je retournerais le chercher… Et tu m'y aideras, que tu le veuilles ou non, gamin. »
Elle assura sa prise, lâcha le carnet, et prit Mi son son bras gauche.
Elle pivota ensuite pour reprendre le carnet, et commença a retourner dans la direction dans laquelle elle partait précédemment.

L'enfant se débattit vainement.

"Vous n'avez pas le droit ! En plus, il va pas aimer le fait que je sois là, pas du tout ! Et vous devez me relâcher, parce que sinon vous allez tous mourir sans même savoir d'où ça viendra ! Parce que vous devez me laisser réussir ma quête, sans quoi vous allez tous être anéantis ! Posez-moi tout de suite"

Puis il se calma, se forgea un sourire que la femme ne pouvait voir, et ajouta d'une voix doucereuse :

" Vous n'y survivrez pas. Ni vous ni votre mission d'aspiration magique. Ni même votre espèce, d'ailleurs."





Ailleurs, la Dame interrompit le Chat d'un geste, ses yeux se floutant et son regard devenant vague.
Chester sentit à ce moment une opportunité inespérée, et se leva d'un bond, s'écartant vivement d'elle.
Lorsqu'il atteignit la sortie du salon de la Dame, il entendit une voix tourmentée qui murmurait :

"Ils arrivent. Et IL arrive avec eux."

Alors Chester courut, loin, et se boucha les oreilles vivement, tandis que la Dame reprenait ses esprits et son assurance.

La femme en armure ne répondit même pas.
Des caprices de gamin.

Alors, Mi se tut. Une part de lui soupirait, parce qu'il allait rater son dirigeable. Une part de lui se réjouissait, parce qu'il allait y avoir du grabuge.
Une part de lui se désolait, parce que cette femme allait mourir.

Et elle l'avait choisi.




Dans la caverne, tandis que la Carne somatisait, que Chester courrait en se bouchant les oreilles, que la Dame tentait de l'appeler impérieusement et que son serviteur discutait avec les nouveaux venus, le groupe de gens vêtu à la grecque rejoignit calmement leur supérieur direct, observant avec curiosité tant l'avocate au sol que les deux hommes debout à son côté.

Ces deux hommes discutaient entre eux de manière assez rapide. L'un tentant d'expliquer à l'autre où ils se trouvaient, et l'autre n'en sachant trop rien.

- Vous venez de vous faire ... humm ... décomposer à l'état macromoléculaire. Mais ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas mort.

[Qui est l'homme qui suivrait ? Puis-je définir ses dialogues ici ? ]

Le groupe se décala pour se placer juste derrière leur supérieur, un air intrigué, tantôt aimable, tantôt curieux, sur le visage des uns et des autres.

Le Servant regarda le duo discuter, tout en pensant à celui qui manquait dans sa description. Un absent, surtout un espion, n'était pas une bonne nouvelle.

[Non, Geofraynils, je ne préfère pas,… mon purisme, désolé *sourit* A ce sujet, as tu discuté avec Yoendel de l'excuse proposée pour l'évaporation de l'homme qui suivait ? Si non, alors il faudra qu'on en discute a trois a priori, surtout si tu es censé avoir des connaissances métaphysiques sur les concepts]

L'homme qui suivait afficha un air un peu perdu.
« Moléculaire ? »



Le carnassier était toujours inconscient. Ses yeux bougeaient sous ses paupières. Parfois, il avait quelques petits spasmes.
Et il nageait toujours en plein délire. Quelle moralité y avait-il dans le combat intérieur qui le rongeait ?
Pourquoi se posait il toutes ces questions ?
Puis, une question brûlante lui percuta l'estomac. Lui même, qui était-il ?



La femme en armure noire marchait toujours vers son vaisseau, un hybride de chat et d'enfant sous le bras. Dans quelques minutes, elle serait a bord.
Elle n'aurait ensuite plus qu'à retrouver ce « grand frère » dont ce gamin turbulent avait parlé.



Un claquement.
Un vortex.
Il y avait eu un vortex. Et elle ne l'avait pas vu venir. Et ce monde était insaisissable. Plus de vingt ans qu'elle n'avait pas été si malmenée.
Plus de vingt ans qu'elle ne s'était pas sentie vivre.
Un claquement.
Une armure violette, au courbes simples et élégantes, nervurée de vert, acheva enfin son escalade.
Quand elle vit devant elle, a vingt mètres, une armure noire singulière s'en aller avec cet enfant si prétentieux sous le bras sans la remarquer elle, elle eut un rire nerveux.

Voilà qui prévoyait toujours plus d'action.

- Ah oui j'oubliais que vous n'avez pas encore atteinds ce niveau d'étude du tout petit. Disons plustôt que tu as été découpé en un milliard de petit cubes, ce qui aurait du te tuer, mais passons.Tu as ensuite été reconstruit on ne sait trop comment. Peut-être un brin d'éléctricité statique ?.... Hum ? L'éléctricité non plus vous ne devez pas encore l'avoir découverte. C'est à peu près la même chose que la foudre, un peu comme des éclairs. Répondit le sorcier en en faisant danser quelques un sur ses bras en guise d'exemple.

- Et encore. Ce que je te montre n'est pas affilié à la foudre. Mon pouvoir est bien plus vieux que votre source de Magie. Et c'est aussi la cause de ma venue dans ce monde. Votre commanditaire met en péril la survie de plusieurs mondes si je n'arrive pas à le purifier. Alors tu n'as pas trop le choix si tu veut survivre. Soit tu m'aide, soit tu te débrouille pour ne pas me mettre de bâton dans les roux. Quand à vous ! Dit il alors à l'intention du petit monde qui s'était attroupé pendant ce temps. Auriez vous l'obligence de m'indiquer ou trouver son commanditaire. C'est un petit homme-chaton, dont j'ignore l'objectif.

L'homme qui suivait trouvait que ce mage de foudre, pour qui il avait du respect, semblait n'en avoir que peu pour lui. Cela le déçut un peu.
« Vos menaces… sont inutiles. »
Il soupira.
« Non pas que je craigne d'être plus puissant que vous,… là dessus un combat me semblerait probablement inéquitable. Je doute même de pouvoir faire plus que vous gêner, en conditions loyales… »
Il le fixa dans les yeux.
« Mais partez du principe que je préfère être raisonné que convaincu… »
« Je ne sais pas quelle est votre forme de magie. Je ne connais qu'une forme de magie. Et il semble qu'elle soit déjà différente de celles que j'ai pu voir dans ces contrées. Vous voyagez dans les mondes ? Je voyage dans les pays. »
« Partez du principe que tant que je ne trouverais rien a redire a ce que vous faites, et tant que je n'aurais pas retrouvé notre commanditaire, Mi, je peux être votre compagnon. Surtout si nous cherchons la même personne. »
Il soupire au nouveau, tenant toujours son bâton d'une drôle de façon.
« Sous réserve que vous tachiez d'avoir du respect pour ce qui vous entoure. »
Puis, il afficha un petit sourire. « Et si je ne connais pas le terme « moléculaire », ça ne m’empêche pas d'avoir arpenté des livres. La théorie comme quoi le monde serait construit partir d'une foule de petits éléments infimes, je connais. Elle n'a simplement rien d'utile dans le contexte de vie du monde que vous arpentez, et semble se réserver a des explications visant l'infiniment petit, alors que ce monde peine déjà bien souvent à élever des poulets ou des enfants… »
Il se tourna vers les gens qui venaient d'arriver. Son visage trahissait un peu de curiosité.


Un craquement.
Le carnassier hurla de douleur, une lueur de rage sur le visage.
L'autre venait de le faire chuter d'une bonne dizaines de mètres. Il avait atterri sur les côtes. Il l'observait depuis le haut de la falaise, en contre-plongée, agitait ses sombres pics effilés autour de lui comme les pattes d'une araignée qui aurait eu un plaisir sadique a jouer avec sa proie, en affichant un sourire parfaitement carnassier. « Touche moi. »
« Quoi ? » hurla le carnassier, se recroquevillant légèrement sous le coup de la douleur.
L'autre se contenta d'écarter les bras. Un instant plus tard, une nuée de pics noirs partant du dos de ce dernier se jetait sur le carnassier, qui écarquilla les yeux.

- Ho. je croit que méprise il y a. Je ne suis pas le plus puissant qu'il soit en ces mondes que je visite. Chacun a sa forme de magie ou quel que soit le nom qu'il lui soit donné. Certaines personnes que j'ai croisé ont tentés de m'éliminer. Je n'était pas assez puissant pour les battre. Ils m'ont vaincus à de nombreuses reprises, croyant que je n'étais qu'un pauvre fou qui n'en voulais qu'à leur pouvoir, grand bien leur fasse. aujourd'hui certains d'entre eux sont morts, assassinés par quelques folies passagère, d'autre ont résisté et leur monde n'existe aujourd'hui plus.

Nils jeta un oeuil à l'avocate qui tardais à réapparaître, ou plutôt il regarda en direction du trou qui commençait à se refermer. S'était-il trompé ? Était-elle aussi un potentiel ?

- Je ne savais pas que ce monde avais déjà eu connaissance de cette "théorie" de l'infiniment petit. sachez que cette théorie est juste mais qu'elle n'explique pas tout. En particulier la magie. Mais revenons à notre objectif. Dit-il se tournant vers le groupe de personnes. Savez vous où se trouve.... Mi ? Est-ce bien cela ?

Le groupe se remit à murmurer, tandis que leur supérieur répondait d'une voix neutre :

"L'Enfant est parti, si c'est bien de lui que vous parlez, Anéantisseur de Pouvoir. Où, aucun de nous ne le sait. Il suit son chemin, et nous ne pouvons rien y faire. Il n'est plus ici."

Dans le groupe, les regards étaient devenus étrangement vifs, comme si le sujet était l'objet de bien des soucis.

L'homme posa son regard sur les deux personnes qui étaient restées étrangement silencieuses :

" Eh bien... auriez-vu perdu l'usage de la parole ?"

L'homme qui suivait leva les yeux.
« Je viens de traverser un événement assez difficile. Il est déjà fort positif que je ne me sois pas effondré. »
Il semblait s'être un peu calmé.

<< Tu as de la chance de ne pas être sensible. Dit alors notre sorcier en regardant l'homme qui suivait. Cela ne semble pas être le cas de notre avocate. Dommage pour elle. Ce genre d'aventure pourrait bien se reproduire étant donné que c'est ma présence qui a activer ce système de protection. Les sensibles sont un danger pour la plupart des mondes et ce système les en protège, normalement. Je suis un peu spécial pour un sensible. n'est-ce pas ? >> continua-t-il en se retournant vers le supérieur du groupe qui affichait maintenant un silence de mort.

L'ambiance était devenue tendue. Nils, faisant fi de tous es non dits et sous entendu de ses paroles, s'adressa alors au supérieur du groupe qui ne laissait toujours rien paraitre :

- Le jeune sensible est donc parti. je ne devrait donc pas avoir pu rentrer dans ce monde. Quoique ? S'il est parti après mon départ cela explique certaines choses. Mais il reste une question : votre système n'a pas détecté que c'était un sensible ?