Vous ne lirez pas ce sujet

Pourquoi est-ce que je dis que vous ne lirez pas ce sujet ? Il est dans ma section. C'est aussi simple que ça. Du coup je dois me la jouer provocation pour récupérer mon auditoire. Et c'est fait.

Je vais tenter de présenter mon approche des choses, diplomatiquement, éthiquement. Mon fonctionnement idéal, et celui que je revêts assez souvent pour l'avoir testé. Vous pourrez revenir si vous le souhaitez sur le fait que parfois j'y déroge sans m'en rendre compte, puisque ça m'intéresserait.

Je vais donc exposer en quelques points mon fonctionnement idéal, c'est à dire celui vers lequel je tends.

Bref, commençons.

Une neutralité
1 – Le cas d'une personne bornée avec un avis divergeant
Tout d'abord, je m'en fous. Si une personne n'est pas d'accord avec moi, ce n'est pas très important. Si j'arrive à placer mon avis, c'est forcément mieux, oui, par ce que ça sera moins frustrant et que j'arrivais a dormir. Au-delà de ça, si une personne ne veut pas écouter mon avis, ça ne sert a rien d'insister. Il est « bloqué », dans un état où il se borne. Dans lequel je pourrais tout autant être. Et ma simple existence et mes simples choix différents des siens lui permettront de devoir admettre que certains font un autre choix que lui, et par là même à considérer ce choix. Probablement restera-t-il borné, mais en tout cas il sera forcé de concevoir que des gens avec des choix différents des siens existent et qu'il ne peut pas les éliminer comme ça. Et peut-être mon idée, si finalement elle lui allait, finira-t-elle par percer.
Tout ça vaut aussi dans l'autre sens, quand moi je suis borné, évidement.

2 – Le cas d'une personne non bornée avec un avis divergeant
L'idéal est effectivement quand les gens qui ne sont pas de votre avis acceptent de discuter sans se borner. Souvent, dans ces discussions parfois très longues, au bout d'un moment, et ça vaut aussi pour moi, on arrive a un avis borné qui va s'appuyer sur des boucles de raisons dures a faire admettre comme illogiques, et dans ce cas-là, souvent, je vais moi même me borner, mais idéalement non. Les choses pourraient devenir affectives, et je pourrais ressentir le besoin de convaincre, et avoir du mal avec la perspective d'y échouer. C'est plus rare qu'avant cela dit.
Si les arguments d'une personne sont stables mais simplement basés sur des principes différents des miens, et que ces principes sont expliqués comme des choix personnels et pas comme des fondements de la vie pour tous, alors je pourrais accepter un choix sans aucun problème. Si les arguments sont stables et basés sur mes principes ou des principes proches, je me laisserais aller et poserais alors les questions qui maintiennent un doute chez moi, et ce jusqu'à trouver un point me permettant de rester sur mon choix ou de ne pas faire de choix, ou de considérer le choix de mon interlocuteur comme celui qui me convient. Dans certains cas, si le choix a faire implique un sacrifice important (abandonner Windows pour aller sous GNU/Linux, admettre que manger de la viande pendant tout ce temps pouvait être une erreur), alors il se peut qu'une étape de vérification suive l'étape où vous pourriez penser m'avoir convaincu. Durant cette étape je lirais de la documentation sur votre avis, je relativiserais, lirais les critiques allant à l'encontre de votre choix, et verrais si cela me permet ou non de valider ma prise de décision de prendre votre choix comme le mien. Bien sûr je peux aussi choisir de n’adhérer qu'a une partie de votre choix. Je suis seul juge, et ça vaut aussi pour vous.

3.1 – Savoir rester sans avis
Dans certains cas, les gens veulent débattre. Je n'hésite aujourd'hui plus beaucoup a dire qu'une question me dépasse. En effet, nous sommes nombreux en tant qu'humains à parler sans savoir, ou à parler sans actualiser ses connaissances. Par exemple, combien d'entre nous ont déjà parlé de la théorie de l'évolution ? Combien d'entre nous l'on vraiment étudié ou on lu à son propos ? Combien d'entre nous, pire encore, se sont actualisé sur le domaine, qui ne cesse de proposer de nouvelles théories, qui tendent a être plus pertinentes que Darwin ?
Ainsi, j’estime facilement certains débats comme au delà de mes compétences. Cela ne veut pas dire que je les néglige ; juste que je lirais sans pouvoir exprimer des choix et des partis pris. J'essaye de ne pas parler, de ne pas choisir, sans savoir.

3.2 – Il n'y a pas qu'une seule vérité
Ne vous êtes vous jamais trouvé face à une personne (plus âgée que vous bien souvent) qui pense que votre avis n'a aucun intérêt par ce que vous êtes plus jeune ? Pour autant, cette personne a-t-elle mis a jour ses compétences dans son domaine de savoir ? S'est-elle actualisée ?
À cause de ces paramètres, il est clair que ce qui pour certains sera une vérité absolue impossible a remettre en cause ne le sera pas pour tout le monde. Allez changer d'avis quand toute votre vie vous avez dit que le soleil tournait autour de la terre. (Et ça vaut pour vos, mes choix actuels ; allez convaincre un utilisateur avéré d'Apple que sa marque qu'il a payée si cher n'est pas forcément un gage de meilleur qualité, allez convaincre un technophile comme moi qu'Internet n'est pas une révolution qui va changer le monde)
Si vous me dites que vous êtes exempt de ce vice, que vous savez revenir sur tous vos avis, vous avez tort.

Méfiez-vous des vérités exprimées comme absolument vraies. Ma phrase du dessus ne s'appuie que sur mon expérience, tout comme votre grand-père lorsqu'il dit quelque chose en y croyant dur comme fer. Il n'y a aucune vérité absolue. Même en sciences ; une vérité scientifique n'existe pas. La science ne fait que des théories. Si on partait du principe absolu que la science a toujours raison, alors elle ne se remettrait jamais en cause, et personne n'aurait pensé a mettre de la physique quantique dans les transistors.

Je n'ai jamais tous les éléments pour conclure
Personne ne peut avoir tous les éléments pour conclure. Vous vous dites que votre amie est une horrible personne si elle refuse de vous parler ?
Vous spéculez qu'elle vous fasse la tête. Bien.
Maintenant, réfléchissez. Est-ce vrai ? Qu'est-ce qui vous fait dire qu'elle vous fait forcément la tête ?
Il est difficile de rester sans conclusion. C'est dur pour nous, pour moi, affectivement, dans certains cas qui me prennent au cœur, de rester dans l'attente de quasi-certitudes. Pourtant, si je crie sur cette amie, vais-je la brusquer alors qu'elle avait besoin de solitude ? Vais-je au contraire empirer son état de rancune vis-à-vis de quelque chose a propos duquel elle m'en veut, mais qu'elle voulait faire l'effort d'oublier pour protéger notre amitié ?
Tout comme il n'y a pas de vérité absolue, conclure, et sauter aux conclusions, est pour moi une erreur. Une erreur très difficile à éviter pour nous tous.

Si nous sommes tous acteurs, je ne suis pas meilleur qu'un autre
J'aurais tendance a croire que plus on réfléchit, mieux on fait les choix. Aussi, un choix impulsif me laissera toujours sceptique. Cependant, puis-je m'estimer plus a même de trouver les meilleurs choix pour l'humanité ?
Non.
L'humanité est faite par l'humain. Par les humains. Par sept milliards d'humains, qui font tous des choix, dont certains ont certes plus de conséquences que d'autres.
Mon choix n'a a priori pas plus d'importance que le choix de mon voisin, à moins que je devienne politique.
Et nous sommes sept milliards. Qu'est-ce qui me permet de dire que mon choix est meilleur, plus important, que celui d'un autre ? Le temps que j'ai passé a y réfléchir, peut être.
Mais ils sont sept milliards de cerveaux.
Alors plutôt que de forcer sept milliards de personnes a faire mon choix, je choisi de forcer, d'amener, sept milliards de personnes a… réfléchir. Échanger entre eux. Penser. Même seuls.
Je ne peux pas les forcer a prendre mon choix, mais je peux leur expliquer pourquoi j'ai choisi telle chose.
Rien ne me permet de dire que je suis meilleur que les autres. Et je ne suis probablement pas meilleur que ces sept milliards d'humains. Surtout s'ils se mettent en groupe pour réfléchir.

Je ne peux pas changer le monde. Mais je peux faire penser les gens. Je ne changerais pas le monde seul. Je le changerais par ce qu'on aura pensé avec moi. Par ce que j'aurais communiqué des idées.

Merci si vous avez lu ce post.

... Je l'ai lu.

Klev a écrit:Pourquoi est-ce que je dis que vous ne lirez pas ce sujet ? Il est dans ma section. C'est aussi simple que ça.

En fait, j'ai beaucoup à dire sur cette simple phrase.
J'ai toujours pensé que l'on était ici pour partager, donner.
Je ne pense pas qu'il faille attendre quelque chose en retour.
C'est juste un lieu où on lance des idées en espérant qu'elles atteignent quelqu'un, qu'elles aient un écho particulier pour quelqu'un.
Je ne crois pas que l'on doive s'offenser de ne pas être lu.

C'est comme si un chanteur s'offusquait de ne pas être reconnue dans la rue.

très bien.
Moi, Saül m'engage et signale que je ne lirais pas ce post et que je ne l'ai pas lu quand bien même est-il marqué comme tel.

heureux monsieur le provocateur ?

Bacrima a écrit:

Klev a écrit:Pourquoi est-ce que je dis que vous ne lirez pas ce sujet ? Il est dans ma section. C'est aussi simple que ça.

En fait, j'ai beaucoup à dire sur cette simple phrase.
J'ai toujours pensé que l'on était ici pour partager, donner.
Je ne pense pas qu'il faille attendre quelque chose en retour.
C'est juste un lieu où on lance des idées en espérant qu'elles atteignent quelqu'un, qu'elles aient un écho particulier pour quelqu'un.
Je ne crois pas que l'on doive s'offenser de ne pas être lu.

C'est comme si un chanteur s'offusquait de ne pas être reconnue dans la rue.

Je sais pas dans quel état d'esprit j'étais la première fois que j'ai lu ton retour, mais aujourd'hui je suis assez d'accord. Ce n'était que de la provocation. Et comme toute provocation, elle provoque.