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Main sur le frein du temps

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Main sur le frein du temps Empty Main sur le frein du temps

Message  Yoendel 15.03.15 1:47

Ceci est une nouvelle que j'ai écrite en 4e. Je vous donne ici une version à peine corrigée. Le principe : "à la manière de Dino Buzzati, rédigez une courte nouvelle fantastique qui se passe au collège de l'Arc (I ou II)"

... je vous présente donc fièrement le résultat, qui est à l'origine de l'apparition d'une certaine montre dans la Quantique des Quantiques.



Main sur le frein du temps


Le collège...labyrinthe de couloirs et de salles se transformant vite en un endroit familier...voilà le collège de l'Arc I. Peu à peu, il devint une routine habituelle... ; je le connaissais comme ma poche...par-ci, par-là, un escalier ; de-ci, de-là, une salle : I1, I2, E3,E4, S3... Des noms, des chiffres... et là, au centre, entre l'Externat et l'Internat, surmontant la rue désolée, le seul passage malheureusement interdit avec un nom particulier : l'Arc ! Je ne l'oublierai jamais.

Ce devait être le trente novembre à 17 heures exactement. J'étais « collé » au collège, comme on dit, et je devais être la seule personne personne encore présente sur le lieu ! Au début, ma première idée fut de fuir, mais très vite une idée bien plus intéressante surgit en moi :  « Farfouiller » dans les lieux interdits !
Premier choix : la bibliothèque. Tout comme les salles, des livres, des noms, des noms et des surnoms, des surnoms et des chiffres, et encore des chiffres. En bref, rien d'intéressant. C'est donc avec de la tristesse dans l'âme que je descendais lentement l'escalier lorsqu'une lumière éclatante m'attira, me menant vers un lieu bien plus interdit encore : l'Arc lui-même !
Ouvrant (avec une curiosité peu familière, je dois l'avouer) la petite porte de bois, je le vis de près, et même de l'intérieur : des dalles mal placées, des petites fenêtres miteuses et un plafond menaçant de s'effondrer. Voilà ce qu'était l'arc ! Mais le plus étonnant, c'était qu'au centre se trouvait, sur un piédestal, la source de lumière.
Prudemment, je m'approchai, évitant les dalles traitresses tout en gardant les yeux fixés sur la source. Un objet, brillant, répercutait sur le sol un tic-tac régulier. C'était une montre ! Mais... non, mon œil me jouait des tours, car il me semblait qu'elle avait...
Neuf aiguilles, particulièrement étranges, trottaient à des rythmes réguliers. La plus petite, anormalement, tournait environ dix fois plus vite que la grande. Une autre aiguille, de taille moyenne, attira aussi mon attention car elle était de coloration mixte : bleu, vert, avec un peu de brun. Elle trottait à une vitesse de... 60 secondes par minute terrestre. Étrange.
Comme toutes les montres, elle pouvait être réglée par un minuscule bouton. Elle se trouvait être très ancienne, et des inscriptions étranges se dessinaient au dos. Ne sachant même pas si elle appartenait à quelqu'un, je la pris.
Le lendemain (mercredi) midi, après le collège, je me cachai dans la salle d'étude de l'Arc et entrepris de tirer le régulateur. Une chose étrange se produisit alors. De la fumée rose se forma tout autour de l'objet, et, comme par magie, le bruit sonore et strident du théâtre ,indiquant les test de l'alarme de la ville le mercredi midi, se tut.
Je sortis sans me rendre compte que ma montre réclamait une nouvelle pile.
Dehors, le spectacle était inexplicable. Les gens semblaient figés comme des statues, et lorsque je passai devant le square, le conservatoire et le long du trottoir, je remarquai que l'eau ne coulait plus ; la seule explication était... vite, je remis la montre en marche et me précipitai chez moi. Les gens ne se doutaient évidemment de rien.
Tous les jours à partir de ce moment, je m'amusais à arrêter le temps (comme vous vous en doutiez) avec la montre. Et je pouvais même changer le cours actuel des évènements, comme par exemple, voler un bonbon dans une boutique, séparer des personnes en train de se battre, etc...
Un beau jour, je fus même contraint de m'en servir en public, car Mr Hyde, mon professeur de Biochimie (sa spécialité était les monstres, tout le monde le savait) m'avait dérangé :
« Bonjour », m'avait dit une voix grave derrière mon dos.
Je me retournai et vis son regard étrange, pénétrant.
« - Que tiens-tu là, mon garçon ? », me disait-il en me montrant le petit engrenage.
- Heu... une montre, avais-je répondu sans réfléchir.
- ... montre-moi ça, mon garçon ! »

Je pris peur, actionnai l'arrêt temporel de la montre et aménageai les plus de distance entre lui et moi avant de remettre en route l'ordre du temps.
Mais un jour, je m'aperçus que ma montre ne m'obéissait parfois plus et s'arrêtait toute seule. Pire encore, je vivais dans la crainte constante d'être volé. Bref, je devenais fou !
Le moment était venu de s'en débarrasser. Je réfléchis et décidai de la casser, car je ne voulais pas qu'elle tombe entre des mains malhonnêtes. Ma tentative fut vaine, mais très vite une nouvelle idée me vint à l'esprit. Tout comme la plupart des gens de mon âge, j'avais déjà vu le célèbre « Seigneur des Anneaux » de Tolkien et je me mis alors en tête qu'il était nécessaire la détruire au collège, lieu de son origine.
Comme un fou, je me précipitai pour la détruire, et c'est alors qu'elle me joua un tour inattendu : elle stoppa le temps, et moi avec. Oh, je gardais ma conscience, mais je ne pouvais tout simplement plus bouger. Je craignais qu'elle ne me laisse éternellement dans cet état... le non-temps s'écoula, si l'on peut dire, puis au bout d'un moment qui me parut être une éternité, le temps reprit son cours. J'entrai alors en trombe dans l'arc et voulus écraser la montre à l'aide d'un marteau que j'avais amené pour ce faire. Tentative vouée à l'échec.
Inconsciemment, je tentai de l'ouvrir, et bien que je me mis les ongles dans un sacré mauvais état, j'y parvins enfin, et une petite pile plate s'en échappa dans la foulée. Je l'écrasai d'un coup de pied. Et, par chance, elle s'ouvrit et une petite fumée violette s'en dégagea, insinuant - je ne sais comment, je l'ai deviné – une phrase du genre « tant pis pour toi ! »

C'était fini. Je ne pouvais certes plus tricher en cours, mais malheureusement, je ne pouvais plus non plus jouer les justiciers masqués en arrêtant les bagarres. Au fond de ma poche, la montre aux neufs aiguilles était là, mais je ne la contrôlais plus malgré son pas trottinant fonctionnant sans pile, pour toujours et sans interruption, et dont la petite aiguille verte et bleue, symbole de cette petite planète Terre au temps si complexe, vivait encore.




Images qui allaient avec pour le concours:
Yoendel
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Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie

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Message  Klev 15.03.15 8:20

Tempus…

Fugis.

Klev
Admin

Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.

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Message  Bacrima 23.03.15 13:13

Une jolie petite histoire, qui fera rêver quelques temps, merci Wink.
Bacrima
Bacrima

Humeur : Une pointe de joie et un soupçon d'amusement
Localisation : Dans ma chambre, rarement ailleur ...
Emploi/Loisirs : Japanimer, ça se dit ?

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Message  Yoendel 24.03.15 13:40

... De rien. Elle me fait aussi rêver.
Mais... les aventures de la montre ne sont pas encore terminées, loin de là...
Yoendel
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Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie

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