Loĝanto

Du passé. Du sable. Des dunes. Des bâtisses faites de sable, de boue, et de bois. Une ville.

Une famille. Un enfantement.


Un hurlement. La femme crie. Son mari, fort, bien bâti, respectable, comme le veut la tradition, s'est absenté. La mère souffre, pourtant elle est belle. Comme tous les gens de son peuple, et comme son mari, sa peau est brune. Ses cheveux noirs si impeccablement tirés d'habitude sont aujourd'hui désorganisés, lui donnant un air sauvage que les hurlements viennent amplifier. À côté de la couche où elle tente d'enfanter, une femme attend en lui tenant la main, les cheveux attachés également, tandis qu'une autre l'encourage en observant son bassin.

Et bientôt, les hurlements de la mère cessent. Elle respire, soulagée. L’accouchement est terminé. Mais pourquoi celle qui observait son bassin n'a de cesse d'alterner son regard entre elle et son second enfant ? Pourquoi lui porte-elle un regard effaré ?
« Qu'a donc mon enfant ? Interroge la mère, fatiguée.
Comme pour répondre, la femme lève l'enfant jusqu’à la hauteur de son propre thorax, et le retourne pour le diriger vers sa mère.
Il fallut un temps pour que la mère, et la femme qui lui tenaient la main, comprennent ce que l'autre femme avait levé. Qu'il s'agit bien du bébé.
Car sa peau est blanche.

Et un silence prit place, seulement perturbé par la respiration altérée de la mère, durant lequel les trois regardent l'enfant. C'est un petit garçon aux traits chétifs. Et il respire paisiblement, même s'il semble fatigué.

Et le silence dura. Puis fut brisé.

« Apporte-moi cet enfant, dit la mère. Puisque il est venu de moi, il est de mon devoir de le nourrir, de le porter, et de le faire marcher. »
La femme qui tient l'enfant ne bouge pas. Elle tourne son regard vers la mère, un regard de jugement. « L’élèveras-tu ? Demande-t-elle.
– J'ai déjà répondu a ta question. Maintenant apporte-le. Peu m'importe ce qu'on dira. Je ferais ce que je dois faire peu importe le regard des autres. »
Et la femme apporte l'enfant a la mère. Celle-ci l’installe contre elle. L’espace d'un instant, elle sourit. Derrière sa peau trop pâle il y a quelque chose de tendre et fragile. Quelque chose dont elle doit porter la responsabilité.

Car personne ne naît a la peau blanche dans ce pays. Et ceux qui ont la peau blanche n'avaient que bien trop peu de fois pu traverser le désert de l'est. Et aucune femme n'aurait couché avec un homme a la peau blanche. Personne n'en douterait.

Pourtant, cet enfant avait la peau blanche.

Et sinon:

Intéressant. :mrgreen:

Cependant, je regrette de ne pas pouvoir m'occuper de la cohérence temporel de ce texte. J'en ai trop à faire moi-même vis-à-vis de mes propres écrits, et au bas mot j'en aurais pour plus de 5 jours de travail 24h/24. (réécriture de paragraphes, mises en pages et en forme des écrits, réécriture de lien entre les textes, cohérence symbolique et logique, erreurs de majuscules, modifications de prénoms, recollement chronologiques d'histoires, phrases bancales et chapitres entiers à refaire)

J'approuve l'idée de ce texte plus qu'absolument. Si tu veux lui donner une suite j'en serais heureuse et si tu as besoin d'aide pour une éventuelle correction, n'hésites pas à faire signe.