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C. E.

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Message  Klev 04.05.14 23:35

Épisode 1 : Un brin de folie maîtrise le monde


« Un diabolo menthe. »

La directive était nette, sans appel. Ses doigts tapotaient sur l'accoudoir du noir fauteuil de plastique. Un fauteuil au courbes inexistantes, tout en lignes brutes, inspirant la rigidité la plus irréfrénable.

En face du fauteuil se tenait, penché à soixante-dix degrés, une baie vitrée qui couvrait tout le mur. La pièce était grande, de la taille d'un cour de tennis, et au tiers de la distance entre la porte du fond et la baie siégeait le directeur en chef de la Carnivorous Entertainement, qui tapotait toujours des doigts.

L'agaçant rythme ne pouvait être défini péjorativement par le pauvre assistant de celui que tous appelaient, a défaut de savoir quel était le titre le plus approprié, Monsieur Carnassier.

La politique de son patron était des plus incompréhensible. Sa façon d'agir, était en un mot déconcertante. Cependant, quand il voulait quelque chose, il fallait lui apporter dans les plus brefs délais.

L'assistant était médusé par l'ordre. Son patron se tourna un peu sur le fauteuil, et le regarda.

« Alors, ce diabolo ? »

L'assistant comprit enfin pour quelle raison il était médusé. Il serait difficile pour lui de trouver un diabolo menthe a cet étage, de trouver un diabolo menthe dans la tour de la Carnivorous Entertainement, et encore moins dans un temps raisonnable, même s'il envisageait de sortir de la tour ou d'en faire commander un. Il pensa un instant à se défenestrer par la baie pour sortir plus vite, se ravisa en se disant que ça le tuerait, puis ré-envisagea l'idée sous la pression avant de se souvenir que ce n'était que son premier jour a ce poste, et que ça faisait seulement vingt minutes que l'ancien assistant avait été rétrogradée.

Son patron le fixait toujours, affichant une expression a la fois suspicieuse et déçue.

« Un problème ? »

La voix était assez douce, quoique marqué d'un aspect hautain.

« Je… » commença l'assistant, paniquant un peu. « Nous n'avons pas de diabolo menthe dans la tour… et… »

« Pardon ? » répondit son patron, semblant a la limite de s'énerver. Il devint un instant pensif. Puis, il dit a voix haute pour lui même ; « Pas étonnant qu'on ai perdu six points en bourse depuis hier… »

Le dénommé Monsieur Carnassier se leva, et contourna le fauteuil depuis lequel il observait la tour d'en face, un odieux building, depuis plus de deux heures.
« Nous allons devoir faire construire un bar ici. », dit le patron d'une voix distraite.
« Pardon ? » questionna l'assistant, avant de se sentir stupide d'avoir posé une question.
« Eh bien, … … Je vous nomme architecte-designer de cet étage. Ce boulot vous ira probablement mieux. Quoique. On verra quand vous aurez fini, si le prochain est moins bon que vous… »
Son nouvel-ancien assistant le fixa, stupéfait.
« Allez, je suis certain que vous ferez un parfait architecte. »
Le patron n'attendit pas de réponse et se dirigea vers la porte a l'opposé de la baie vitrée. Une porte a double battants, d'une taille raisonnable. Il ouvrit les doubles portes en les poussant, tout en réfléchissait déjà a sa nouvelle méthode de sélection pour le prochain assistant, quand soudain un employé arriva a son niveau.
« Oh, Monsieur Carnassier ! » dit un homme a lunettes, a la coiffure impeccable.
« Quoi ? » répondit l'intéressé, sans s'arrêter de marcher tout droit, traversant une passerelle suspendue qui rejoignait une porte d’assesseur, en passant au dessus de l'étage inférieur, où bien du monde travaillait sur une petite centaine de bureaux alignés et parfaitement bien rangés.
« J'ai essayé de vous joindre sur votre téléphone personnel, mais… »
« Il était en silencieux, oui. », interrompit le patron tout en continuant de traverser la passerelle, sous des regards divers et variés de certains employés de l'étage inférieur, distrait par sa présence or de son bureau. »
« … Nous avons une proposition de rachat de la franchise Mario, je pense que ça serait une fantastique idée d'accepter pour pouvoir enfin renommer et redorer le blason de notre propre franchise de jeu plagié sur les jeux Nintendo… »
« Je refuse. Super Bario est très bien comme il est. »
« … D'… d'accord. Cela dit… Nous avons une offre a cent soixante dix milliards d'euros pour la recette de la vache qui rit. »
« C'est trop peu. »
« … Ce n'est pas pour qu'on nous l'achète, c'est pour que nous l’achetions, monsieur… »
« Je sais. » Il lui tourna un regard étonné. « J'ai vraiment l'air de vouloir acheter quelque chose de tel pour si peu ? Rajoutez … disons deux milliards minimum. »
L'employé resta bouche bée. Son patron continua d'avancer pour appeler l'ascenseur, qui arriva en dix secondes, en prioritaire pour son étage.
Le patron appuya sur le bouton pour descendre à l'étage inférieur. La porte allait se refermer, mais l'employé arriva en courant. Le carnassier lui retint la porte avec un air sur le visage qui semblait signifier que c'était la première et dernière fois. Les portes se fermèrent, l'homme qui gérait l'entreprise regardait le plafond en pensant.
« Et concernant youporn ? »
« On laisse tomber. », répondit son supérieur sans même le regarder. « J'ai beaucoup plus important à acheter ce mois-ci. »
« On laisse vraiment tomber ? »
« … » Le patron le regarda a nouveau avec un air quasi déprimé. « Oui, on laisse vraiment tomber. Je n'ai pas été clair ? Vous êtes nouveau ? »
L'employé baissa les yeux et ne répondit pas. Oui, il était nouveau, et il ne comprenait rien à la gestion de cette entreprise. Tout cela lui semblait si confus qu'il se demandait s'il n'était pas devenu fou, si tout cela appartenait à une logique qu'il ne pouvait plus comprendre.
Son patron sembla s'en apercevoir, et il lui lança un petit sourire entre compatissant… et carnassier. Une nuance bien singulière et assez difficile a saisir. Les portes s'ouvrirent, et il sortit pour se diriger tout droit au milieu des bureaux, puis s'écria ;
« Qui veut devenir assistant ? »
De toute part, on le regardait étonné. Certains affichèrent alors une expression volontaire et motivée par l'idée d'une promotion. Ce serait une course de vitesse.
« Moi ! » hurla un employé, en levant la main, deux secondes avant une autre.
« Bien. Vous serez l'assistant de l'architecte de mon bureau. » Il tourna son regard vers d'autres employés, et reposa une autre question ; « Qui veut-être mon assistant ? »
Une jeune femme qui semblait avoir été moins choqué que les autres par le dernier revirement de situation leva la main, volontaire.
Le dit carnassier la vit lever le bras, puis la détailla, pensif. « Vous êtes jeune. Stagiaire ? »
La fille lui répondit d'une voix de jeune femme sûre d'elle ; « Oui, monsieur. »
« Ça me va. », répondit son supérieur sans réfléchir plus. « Tenez un mois et je vous embauche. Bon, autre problème, plus important ! » Il se tourna vers les autres. « Il me faudrait quelqu'un pour bien vouloir être le responsable des stocks. Des stocks de ressources personnelles je veux dire. Des stocks de diabolo menthe en particulier. Des stocks de boissons quoi. Si un mec… ou une femme, du coup, vu qu'on en a aussi, … c'est pas bien d'être sexiste. Donc, si un mec … ou une femme, se sent capable d'endosser ce rôle là, qu'il contacte l'architecte. »
Il se tourna ensuite vers un bureau et se dirigea vers celui-ci.
L'employé qui y était assis sembla effaré, et se raidit grandement, en voyant son patron se diriger de façon inévitable vers lui. Il retira ses lunettes, et souffla.
« Vous avez mon rapport ? » dit son supérieur en arrivant à son niveau.
« Votre… rapport ? »
« Il y a deux mois. Je vous ai demandé un rapport sur l'achat de toilettes de luxe pour cet étage. Au cas où j'aurais à m'en servir quand les miens seraient bouchés… comme c'est arrivé il y a deux mois. »
« Oh… je… » il paniqua. « Je dois l'avoir quelque part par là… Je l'avais simplement oublié… ça… ça date. »
« … Que ça date ou pas m'importe peu, vous savez. » Il sourit de façon mielleuse. Puis, il se tourna vers les autres une fois de plus, et cria « Il me faudrait aussi un chauffeur pour ce soir ! On doit aller récupérer une employée, je lui ai promis d'aller la chercher en voiture. Achetez une voiture quelconque, genre un peu coupée sport quand même, aux vitres teintés. Pour le style. »
Quelqu'un se leva en faisant un signe de tête affirmatif. Il ne s'en préoccupa pas outre mesure, et s'assit sur le bureau de celui qui devait lui rendre un rapport. Sa nouvelle assistante arriva à son niveau.
« Pour le reste, on revend tous nos brevets concernant les appareils Samsung, aujourd'hui. »
Tout le monde le fixa d'un air déconfit. Ça avait été la bataille de plusieurs mois pour obtenir ces brevets.
« Vendez moi tout ça a un prix dérisoire… Et trouvez moi un diabolo menthe. » il avait dit cela à l'adresse de sa nouvelle assistante, qui s'empressa de sortir un calepin et un stylo bic pour noter quelque chose. Son supérieur s'en aperçu. « Changez de stylo » fut sa seule remarque. Elle ne répondit rien et se contenta de lui rendre son regard.
« Donc, mon rapport ? » redemanda le carnassier a son employé paniqué, tournant vers lui un regard condescendant.
« Je… je dois l'avoir… »
Le carnassier soupira, et leva les yeux au plafond. Il tourna la tête vers un autre employé. « Vous, là. »
« … Moi ? »
« Oui. Aidez-le à trouver son rapport. Aidez-le à l'écrire s'il le faut. » Il continuait à s'adresser au même employé, d'une traite ; « Si ça ne donne rien, je vous vire. »
Le pauvre employé qui n'avait rien eu avoir dans l'écriture du rapport en question devint subitement blanc, et le dirigeant de la Carnivorous Entertainement se leva du bureau sur lequel il était assis, en se dirigeant vers l’ascenseur.
« Vous n'oublierez pas l'objectif de la semaine ; on doit acheter les consoles Sony. Juste les consoles, le reste doit toujours leur appartenir, hein. »
Tandis qu'il appuyait sur le bouton pour appeler l'ascenseur, il ajouta ; « Et bravo pour l'achat de Mac Donald's. On a maintenant quatre-vingt-dix pour-cent des restaurants de la planète, si mes chiffres sont bons. On garde les dix derniers pour-cent pour les rendez vous commerciaux avec d'autres entreprises, et histoires d'être sûrs qu'il restent bien indépendants, vous me foutez un agent là dessus et vous pouvez leur graisser la patte à hauteur de dix pour-cent de leur revenus totaux. »
L'ascenseur s'ouvrit.
Son assistante à ses côtés, il pénétra à l'intérieur. « Ça sera tout ! » ajouta t-il, souriant à ses fidèles employés, tandis que la porte se fermait.
« Pour info… » commença l'homme à l'adresse de son assistante, « … sauf exception que je te signalerais on ira toujours soit a mon bureau soit ici. Donc si je monte dans l'ascenseur tu sais à l'avance sur quel bouton tu peux appuyer a ma place. T'es stagiaire pour combien de temps ? »
« … Un mois et demi. Je suis là depuis une semaine. Monsieur. »
« Parfait. Tu seras pas payée. »
La porte de l'ascenseur s'ouvrit et ils franchirent la passerelle pour rejoindre son bureau.
L'assistante observait le visage pensif de son supérieur. Il avait quelque chose de fascinant. Ou peut être était-ce la folie. Elle se sortit de ses pensées. « Monsieur, si je puis me permettre… »
« Tu peux. »
« Qui fera mon travail de stagiaire ? »
Son supérieur se stoppa net au trois quart de la passerelle.
« André Ramequin ! » cria t-il.
« Oui ? » répondit une voix lointaine dans un angle de l'étage inférieur.
« Vous ferez le travail de la stagiaire. »
Il reprit sa marche, et ouvrit sa porte. Son précédent fil de pensée avait été interrompu a cause d'un manque de diabolo menthe, mais maintenant qu'il avait fait son travail, personne ne pouvait plus l'ennuyer dans sa contemplation de la tour d'en face.

La tour de la Chester Corporation.
La tour de la Chester Corporation, ce fier pilier orgueilleux et pompeux, en face duquel il s'était amusé à construire sa tour et à s'installer la semaine passée. Chose que le patron de la Corporation n'avait pu empêcher. Chose qui, selon les rumeurs, l'avait mis dans un état d'activité des plus impressionnants. Le marché en était chamboulé.
Mais lui avait déjà prévu un vif retour de flamme de cette Chester Corporation. Et avait déjà anticipé. Il déverrouilla son téléphone, effaça toutes les notifications sans les lire, et désactiva le mode silencieux. D'ici quelques heures maximum, il saurait si ces quelques précautions auront été suffisantes. Un challenge de taille que de démanteler cette Chester Corporation,… qui montait en bourse aussi rapidement que lui. Ils étaient fait pour être rivaux. Il en était certain. Et ça l'amusait déjà.
Il remarqua que sa secrétaire le regardait fixement avec un air attentif, et baissa son sourire carnassier qui était apparu sur son visage sans qu'il y prenne garde.
« … Oh. Si vous vous ennuyez, allez donc me chercher ce diabolo menthe. Mettez-y jusqu'à deux-cent euros. »
Elle hocha la tête, et sortit.
Le carnassier sourit, et repartit à ses pensées.

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Message  Yoendel 04.05.14 23:45

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Message  Bacrima 07.05.14 15:51

J'aime beaucoup !
Mais cette histoire de tours ... c'est un peu phallique quand même ...
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Message  Klev 07.05.14 15:53

Tous les buildings sont phalliques.
*rit*
Et puis j'en suis pas à mon premier truc a symbolique vaguement sexuelle dans mes mondes… si on veut des phallus j'en ai partout.
On peut même dire que Giratina est un phallus, que les pics du carnassier sont phalliques, que Xénodarkus à des bras lames et que du coup c'est phallique, que n'importe quelle fleure et phallique.

J'ai la réponse a vos questions sur le sujet.

Everithing is Phallus.

*rit*

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Message  Yoendel 07.05.14 18:08

Merci, Freud... *sourire*
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