Chronos.

688,3 Thz

couleur : 435,8 nm (bleu raie de mercure)



Yoendel  fanfaronnait tranquillement à la médiathèque, cherchant avec amusement sa future collection temporaire. Qui de son frère ou de lui ramènerait le plus d'objets intéressants à la maison pour les trois semaines à venir, telle était la question. Le jeu consistait à fureter partout, ne négligeant pas le moins du monde le rayon des bandes dessinées, lieu de prédilection où se trouvaient les Thorgal, les Mélusines, les Alix, les XIII, les Lièvres de Mars, et autres titres que tout le monde lirait avec acharnement et qui formeraient le clou de l'emprunt.
Il tenait dans ses mains le dernier Thorgal, Moi Jolan, le roman de Lewis Caroll De l'autre côté du miroir, ainsi qu'un exemplaire de Troll de Troy, hors série parlant des enfants ; Il s'agissait désormais de débusquer quelques DVDs passionnants dans la longue salle qui leur était dédiée.
Il négligea les premiers qu'il vit, observant qu'il en avait déjà vu la plupart et que le reste ne l'intéressait pas. Il fallait du nouveau, de l'inédit dans la collection !
Soudain, Yoendel s'immobilisa. Un élément lui avait échappé.
Achevant un brusque demi-tour dont lui seul avait le secret, il se dirigea d'un air assuré vers le coin qui recelait le trophée tant convoité par son père. Il avait eu pour mission de lui débusquer une partition, et il le ferait coûte que coûte.
Yoendel fouilla allègrement la liste de bouquins recelant le trésor convoité, s'arrêtant par ci par là pour observer un titre ou étudier un autre. Fa majeur, clé d'ut, Franz Liszt défilèrent ainsi sous son regard. Schubert, Schuman, Strauss... zut, pas dans les S, voyons !
Il se dirigea du côté des C, remontant la liste en grand féru de musique notant des noms au passage.
Pourtant la séparation entre B et C était floue... il laissa défiler Bach, Bartòk, Berlioz, Brahms, Chostakovitch... décidément, Chopin devait être mal rangé !
Pourtant, il trouva le trésor tant convoité juste après. Juste une petite erreur de rangement, quoi.

S'en saisissant, son regard fut attiré par autre chose. Un spectre.
La partition qui suivait n'avait qu'une couverture noire, et quelques traits parfaitement reconnaissables. Les raie du Mercure. Et pour titre, dans un bleu s'accordant parfaitement avec l'une des raies, CHROMOS.
Une erreur de rangement. Tout le monde savait que l'on rangeait les partitions par compositeur, et non par titre.
Excédé par ce rangement décidément bordélique, Yoendel se saisit de l'ouvrage et décida de le ranger.
Cependant il eut un problème. La partition en question n'avait pas de nom d'auteur.
Il l'ouvrit, chercha à l'intérieur, en vain. Il ne put que juste remarquer qu'il s'agissait d'une classique partition pour piano, commençant en sol majeur, car sans autre dièse que le fa et usant et abusant visiblement d'accords majeurs arpégés. Curieux, il décida de prendre la partition. Peut-être le thème lui serait-il connu, qui sait. Il mêla les deux partitions au reste de son trésor, puis estima que le temps était venu de passer à la réception pour enregistrer ses articles.

Avec Chromos dans ses bagages.

   
Tu es sûr que ce n'est pas CHROMOS le titre ? :mrgreen: 

J'adore le nom du chapitre <3 !!!
Encore une manière original de trouver CHROMOS dans sa vie ... je suis impatient de voir comment cela va se dérouler.
Dire que je viens seulement d'entrer dans ce monde, et que vous me suivez de près ...  :mrgreen: 

*rire* lis la sous-présentation, là !

Mais je l'avais lu   

:mrgreen: 
D'accord. Soit fier de toi. *rire*

Bref, tu sais à quoi fait référence le titre du chapitre ? *sourire amusé*

Solution:

Quant au reste, je tiens à préciser une référence voulue.

référence voulue:

Et dire que tu avais dit que tu ne le ferais pas ! *rires*

Edit : Mercure ? Gné ?

Et je ne l'ai pas fait. ^^ Pas vraiment. Chronos, c'est le titre, et le titre, c'est Chronos.

Enfin bref. C'est reparti pour d'autres aventures !  :mrgreen:

Youhou ! Tous en route !

NB à tous ceux qui veulent encore me reprendre. ChroMos c'est le titre :

1) du texte de Bacrima
2) du texte de Klev
3) de la partition dans le texte plus haut.

ChroNos c'est le titre de CE texte. Oui, avec un N. Comme le temps. D'où, pour ceux qui l'auraient pas remarqué, une fréquence pour titre.

Et moi ? On me répond pas sur cette histoire de Mercure, dans le contexte ?

Oh . Pardon. Me disais bien.

La solution est là :



Ce sont les raies du mercure. Dois-je détailler ?



Je peux détailler le concept de spectrométrie, mais ... je le ferai uniquement si tu me le demandes. Et pas ici, le cas échéant, mais sur un autre sujet.

Ah ! Après avoir vu le terme « spectrométrie », je comprends mieux ^^

:mrgreen: 

Tu sais, le concept de tout exprimer en sapins... bah là, j'exprime tout en fréquence.  

Blanc d'ordre supérieur

Couleur : polychromatique.

Copie blanche.
Plus pour longtemps.

« TOP CHRONO ! »
Yoendel ouvrit le sujet qu'il contemplait avec impatience depuis cinq minutes déjà, puisqu'on venait de lui donner l'autorisation de composer à l'instant même. Le stress des examens venait de prendre fin... ou de commencer, ce qui revenait au même.

Il parcouru d'un regard rapide et vif l'ensemble de la première page, relevant au passage des informations importantes voire capitales. Calculatrice interdite. Question 1 & 2 : 5 points.
Prière de rendre le document annexe, même vierge, en ayant rempli l'en-tête.
Yoendel leva la plume, inspirant du même coup. La guerre était déclarée.
Et il ouvrit le sujet en quête de la première question.

Pour tout epsilon strictement positif, il existe un êta positif tel que pour tout x, y appartenant à R puissance n, la distance de x à y plus petite que êta implique que la distance de f(x) à f(y) est inférieure à epsilon...
Prouver que la fonction Phi est K-lipschitzienne, puis dessiner dans l'annexe sa restriction à l'espace réel en expliquant votre démarche.

Yoendel se mit en quête de ladite feuille annexe, avec la ferme intention de se débarrasser au plus vite du dessin qui somme toute était évident. Le Temps jouait en sa défaveur et le Chronomètre égrainait les secondes inlassablement.
Mais avant, il eut un doute quant à la fonction phi en question, qui faisait référence à une autre fonction qu'il avait vu lors de ses révisions... Fonction qui lui échappait.
Yoendel se relut un coup, puis ferma les yeux, cherchant à se remémorer ce qu'il avait vu lors de ses révisions...
La musique. Il se rappela de la musique qui s'égrainait au piano lors de ses révisions... quel nom, déjà ? Ah... oui. Blanc d'ordre supérieur. La musique de cette partition anonyme Chromos, dont le premier morceau, Blanc d'ordre supérieur, faisait clairement allusion à l'interféromètre de Michelson. Son père tentait actuellement de la déchiffrer...

Yoendel secoua vivement la tête. Ne pas s'égarer, surtout pas. Cette musique ne devait servir qu'à lui rappeler le contexte des révision...  mais la musique persistait, envahissante. Des interférences dans sa mémoire. Jusqu'à ce que...

Gamma !! C'était la même propriété que la fonction gamma d'Euler dont il avait besoin !!
L'illumination...
Pouvant enfin savoir quelle propriété appliquer, il continua à toute vitesse, jusqu'à ce que la fonction soit inévitablement démontrée lipschitzienne et dessinée sur la feuille annexe.
Soudain, dans le bas de la page, Yoendel déchiffra une petite note qu'il crut être lié au sujet de topologie.

« Souhaitez-vous participer à Photos ? Cela nécessitera votre approbation sur la présente copie. »

Yoendel ne comprit pas à quoi servait cette zone, mais la curiosité le prit. Vite rattrapée par le temps malheureusement, puisqu'il tourna la page, et se concentra sur d'autres sujets. La petite zone à cocher était vide.



« le temps est... écoulé ! »

Yoendel se leva, prit sa copie et descendit la rendre et signer la feuille d'émargement, tout comme nombre de ses camarades.
Cependant, à mis chemin, une curiosité lui revint à l'esprit au milieu de ses vérifications mentales, et il demanda la permission au surveillant d'ajouter une dernière touche minime mais importante.

« tant que vous le faites devant moi et que ça prend moins de 5 secondes... » soupira ce dernier.



Lorsque Yoendel rendit la copie, une petite croix était apparue dans la petite zone à cocher.

Le phénomène Photos venait de commencer.

Noir Abyssal.


Yoendel s'enferma dans sa chambre.
Le cauchemar venait de commencer.

Tout d'abord la réalité venait d'être distordue.
Le néant s'était abattu sur lui.

Seul.
Et dans un noir gouffre abyssal qui s'enfonçait sous ses pieds.
Seul.
Face à lui-même.
Seul.

Il avait reçu la montre une semaine auparavant. Et la montre avait prédit pire que sa mort.
Le sol se dérobait sous ses pas.
Il n'était pas passé de l'autre côté du miroir, oh non.

Il avait basculé dans la folie...
Et la folie n'est jamais de l'autre côté du miroir.

Il courut à la fenêtre. Mais il ne pouvait pas sauter.

Nul part. Fuir.
Vite.

Mort.
Tout, mais pas ça.
Mais même la mort ne lui aurait pas permis d'échapper à ce que sa signature avait provoqué.

Chronos, le temps, jouait contre lui.
Chromos était une illusion. Une illusion sous la forme d'un rêve. Celui de la couleur, celui de la vivacité. Celui de la vérité.
Un autre monde...

Illusoire.

Tout le monde fuyait le monde.

Folie.

Meurtres... et folies.

Il n'y avait nulle part où aller. Plus de proche.

Seul. Il était seul.

Yoendel était seul en proie à son mal.
Et dans un monde de fous.

Personne ne pourrait l'aider.
Personne ne pourrait ni même ne souhaiterait le comprendre.

Il ouvrit brutalement la fenêtre, et tenta désespérément de fuir en escaladant le toit.
Le jeu était fini. Tout allait sombrer.

Noir.

Mort.

Même son ombre avait fini de jouer.

Plus rien...

Il atteignit le toit à grand peine. En dessous, 15 mètres de vide.

Il n'était même plus en sécurité dans sa propre tête.
Ceux qui lui en voulaient n'étaient que fantasmes, et il le savait.
Mais sa tête menaçait d'exploser.

« Ne pas penser, ne pas penser... »
Il tenta désespérément de faire un calcul. Une simple dérivée. Il y arriva trop facilement, et il chercha alors en paniquant autre chose pour canaliser son esprit.

Il n'y parvint pas. Plus qu'à lâcher pour mettre fin à ce calvaire... même pas, en réalité. Ce ne pourrait pas être agréable une fois mort. Mais ce ne pourrait pas être pire.

Lorsqu'il releva une dernière fois la tête, son regard se posa dans le lointain, comme s'il y distinguait quelque chose que personne ne pourrait voir.
Son regard fut chargé de mélancolie et de regrets.
« je suis désolé... sincèrement désolé. »

Le geste pour lâcher n'attendait plus que l'ordre de son cerveau.
Ordre qui fuserait d'ici quelques millisecondes...

En finir...



« Non !! »


Yoendel ne sut jamais qui avait crié cela.
La chute venait de commencer.
Et sa vie de finir.