Trahir son état d'esprit
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Trahir son état d'esprit
Je vous prie de bien vouloir laisser vos enfants ailleurs ou de les endormir avant de commencer votre lecture.
Il courrait.
Il n'aurait jamais pensé pouvoir un jour courir aussi longtemps. Cela était sans doute du à la raison pour laquelle il courrait ; il courrait pour sa vie. Derrière lui, quelqu'un le poursuivait. Et même s'il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle il était poursuivi, ou du moins pas assez pour pouvoir se faire des hypothèses valables tout en arpentant comme un dératé les couloirs larges de ce curieux labyrinthe aux murs grisâtres, il était bien décidé à courir suffisamment longtemps pour échapper à celui qui le poursuivait.
Ce dernier n'était pas terriblement inhumain, d'apparence. Rien hormis un regard relativement fou n'aurait pu trahir son état d'esprit. Les conditions d'éclairage n'étaient pas vraiment optimales pour y voir quoi que ce soit, mais si il y avait plus de lumière que le peu qu'en laissait filtrer la nuit sans étoiles qui servait de toit au labyrinthe, alors peut être que quelqu'un aurait effectivement décelé dans son regard un infime soupçon de quelque chose de malsain et de contenu. Et…
Il courrait. Lui aussi. C'était drôle. Il n'arrivait d'ailleurs pas à s’empêcher de rire, ce qui le ralentissait ; il n'arrivait pas à ne pas partager le point de vue de ce pauvre malheureux qu'il poursuivait depuis déjà plusieurs minutes.
Et qui commençait à sentir, dans le côté droit de son abdomen, la frustrante douleur d'un point de côté.
Mais il ne devait pas ralentir, non ! Il n'avait vraiment aucune envie de mourir, … l'idée même que la personne qui le poursuivait puisse vouloir le tuer le fit accélérer un peu. Par réflexe, il mit une main sur son côté.
Et l'autre, derrière, riait de plus belle. Car il avait vu le mouvement du bras… et savait ce que ça impliquait.
Non pas qu'il avait l'habitude de ce genre de poursuites ; à vrai dire il s'était bien peu entraîné à ce genre de jeux. Enfin, était-ce vraiment un jeu ? Il n'en savait pas grand chose.
S'il devait être quelque chose de métaphorique, alors il serait sans doute une dégénérescence du cerveau reptilien.
Bref, non pas qu'il avait l'habitude de ces jeux violents, non ; juste qu'il était suffisamment attentif. Il en avait tout loisir ; puisque lui, justement, ne devait pas luter.
Courir est plus facile quand vous êtes le carnassier qui chasse.
L'autre ralentissait. Son point de côté lui rongeait l'abdomen, affaiblissant sa capacité respiratoire en altérant l'efficacité de son diaphragme.
Le labyrinthe, loin devant lui, se séparait en deux voies, à droite et à gauche, mais qui continuaient cependant dans la même direction ; tout droit. Si bien qu'entre les deux choix, il y avait un mur assez large.
Il n'irait pas plus loin… Il n'en avait plus la force. L'ironie faisait que la lumière à cet endroit était un peu plus forte.
Derrière, le « prédateur » ralentissait pour marcher au même rythme que sa proie. Il souriait.
Ils allaient pouvoir jouer.
Il devait courir encore un peu plus… Il le fallait. Il essaya donc… Et arriva a l'intersection en s'écroulant contre le mur, s'accoudant dessus, essoufflé, en lançant un regard craintif derrière lui.
Il vit l'autre arriver avec les mains dans les poches, en marchant.
« … Qui… es… tu … ? » demanda l'essoufflé, se préparant psychologiquement à lutter.
L'autre lui asséna un coup qui le fit tomber lamentablement sur le sol, lui arrachant un râle douloureux. Le sol était plus ou moins herbeux.
L'autre il lui agrippa les cheveux, et le releva en tirant.
Il se débattait.
Un coup.
Et un autre.
Un râle.
Douleur.
« Qui… »
Il frappa du poing. L'autre gémit.
« …je… »
Un coup de pied auquel vint répondre un cri.
« …suis ? »
Il sourit de façon mielleuse, et plaça un autre coup.
Une dent tomba sur le sol.
Il rit.
Il le regardait avec un air implorant. S'il devait être quelque chose de métaphorique… il se sentait une sensibilité malmenée.
Un autre poing vint malmener des organes en lui.
Il n'était pas fait pour ça.
Il ne comprenait pas ça. Mais son esprit était loin de toute compression.
« Je… »
Il agrippa quelque chose, et tira pour relever son interlocuteur, qui cria une nouvelle fois.
« … suis … »
Sa bouche se fendit d'un autre sourire. Il ramena le visage de sa proie vers le sien, en serrant ce avec quoi il le relevait. L'autre hurla.
« … simplement… »
Il sortit une lame d'une poche. Son cœur battait la chamade, tandis que l'autre le fixait plus ou moins du regard.
« … Toi. »
Il enfonça son couteau dans quelque chose, et quelque chose se déchira.
Il eut un spasme mais n'hurla pas, puis se mit à glisser lentement, tandis que la douleur causée par la lame devenait plus importante que le reste, et que la perte de conscience approchait. Partir… ?
« Et… » reprit son bourreau,…
Son prédateur le regardait toujours dans les yeux.
« …toi… »
La nuit était noire derrière l'autre. Si noire… si… proche…
« …qui… es-tu ? »
Il courrait.
Il n'aurait jamais pensé pouvoir un jour courir aussi longtemps. Cela était sans doute du à la raison pour laquelle il courrait ; il courrait pour sa vie. Derrière lui, quelqu'un le poursuivait. Et même s'il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle il était poursuivi, ou du moins pas assez pour pouvoir se faire des hypothèses valables tout en arpentant comme un dératé les couloirs larges de ce curieux labyrinthe aux murs grisâtres, il était bien décidé à courir suffisamment longtemps pour échapper à celui qui le poursuivait.
Ce dernier n'était pas terriblement inhumain, d'apparence. Rien hormis un regard relativement fou n'aurait pu trahir son état d'esprit. Les conditions d'éclairage n'étaient pas vraiment optimales pour y voir quoi que ce soit, mais si il y avait plus de lumière que le peu qu'en laissait filtrer la nuit sans étoiles qui servait de toit au labyrinthe, alors peut être que quelqu'un aurait effectivement décelé dans son regard un infime soupçon de quelque chose de malsain et de contenu. Et…
Il courrait. Lui aussi. C'était drôle. Il n'arrivait d'ailleurs pas à s’empêcher de rire, ce qui le ralentissait ; il n'arrivait pas à ne pas partager le point de vue de ce pauvre malheureux qu'il poursuivait depuis déjà plusieurs minutes.
Et qui commençait à sentir, dans le côté droit de son abdomen, la frustrante douleur d'un point de côté.
Mais il ne devait pas ralentir, non ! Il n'avait vraiment aucune envie de mourir, … l'idée même que la personne qui le poursuivait puisse vouloir le tuer le fit accélérer un peu. Par réflexe, il mit une main sur son côté.
Et l'autre, derrière, riait de plus belle. Car il avait vu le mouvement du bras… et savait ce que ça impliquait.
Non pas qu'il avait l'habitude de ce genre de poursuites ; à vrai dire il s'était bien peu entraîné à ce genre de jeux. Enfin, était-ce vraiment un jeu ? Il n'en savait pas grand chose.
S'il devait être quelque chose de métaphorique, alors il serait sans doute une dégénérescence du cerveau reptilien.
Bref, non pas qu'il avait l'habitude de ces jeux violents, non ; juste qu'il était suffisamment attentif. Il en avait tout loisir ; puisque lui, justement, ne devait pas luter.
Courir est plus facile quand vous êtes le carnassier qui chasse.
L'autre ralentissait. Son point de côté lui rongeait l'abdomen, affaiblissant sa capacité respiratoire en altérant l'efficacité de son diaphragme.
Le labyrinthe, loin devant lui, se séparait en deux voies, à droite et à gauche, mais qui continuaient cependant dans la même direction ; tout droit. Si bien qu'entre les deux choix, il y avait un mur assez large.
Il n'irait pas plus loin… Il n'en avait plus la force. L'ironie faisait que la lumière à cet endroit était un peu plus forte.
Derrière, le « prédateur » ralentissait pour marcher au même rythme que sa proie. Il souriait.
Ils allaient pouvoir jouer.
Il devait courir encore un peu plus… Il le fallait. Il essaya donc… Et arriva a l'intersection en s'écroulant contre le mur, s'accoudant dessus, essoufflé, en lançant un regard craintif derrière lui.
Il vit l'autre arriver avec les mains dans les poches, en marchant.
« … Qui… es… tu … ? » demanda l'essoufflé, se préparant psychologiquement à lutter.
L'autre lui asséna un coup qui le fit tomber lamentablement sur le sol, lui arrachant un râle douloureux. Le sol était plus ou moins herbeux.
L'autre il lui agrippa les cheveux, et le releva en tirant.
Il se débattait.
Un coup.
Et un autre.
Un râle.
Douleur.
« Qui… »
Il frappa du poing. L'autre gémit.
« …je… »
Un coup de pied auquel vint répondre un cri.
« …suis ? »
Il sourit de façon mielleuse, et plaça un autre coup.
Une dent tomba sur le sol.
Il rit.
Il le regardait avec un air implorant. S'il devait être quelque chose de métaphorique… il se sentait une sensibilité malmenée.
Un autre poing vint malmener des organes en lui.
Il n'était pas fait pour ça.
Il ne comprenait pas ça. Mais son esprit était loin de toute compression.
« Je… »
Il agrippa quelque chose, et tira pour relever son interlocuteur, qui cria une nouvelle fois.
« … suis … »
Sa bouche se fendit d'un autre sourire. Il ramena le visage de sa proie vers le sien, en serrant ce avec quoi il le relevait. L'autre hurla.
« … simplement… »
Il sortit une lame d'une poche. Son cœur battait la chamade, tandis que l'autre le fixait plus ou moins du regard.
« … Toi. »
Il enfonça son couteau dans quelque chose, et quelque chose se déchira.
Il eut un spasme mais n'hurla pas, puis se mit à glisser lentement, tandis que la douleur causée par la lame devenait plus importante que le reste, et que la perte de conscience approchait. Partir… ?
« Et… » reprit son bourreau,…
Son prédateur le regardait toujours dans les yeux.
« …toi… »
La nuit était noire derrière l'autre. Si noire… si… proche…
« …qui… es-tu ? »
- Spoiler:
- Le mot « carnassier » ne fait pas référence au « Carnassier » parfois croisé lors de discussions avec moi.
Le sujet ici est tout autre, et… vu de loin avec un angle différent.
Je me suis amusé à écrire quelque chose d'original au risque d'y être moins introspectif ; puisque de toute façon je n'ai plus envie d'écrire si ce n'est pas original pour le lecteur.
Il serait donc ici question de plusieurs choses, au moins deux ; vous le dire serait un peu dommage, mais ça peut aussi vous éviter de vous inquiéter.
Premièrement : la folie destructrice, qui vous pousse à vous détruire en détruisant vos relations.
Secondement : le jeu dans lequel vos personnages se font souffrir entre eux. Référence… au fait que dans mon imaginaire, quand je joue mes personnages, je suis souvent le bourreau ET celui qui souffre.
Troisièmement, même si ça n'a rien d'un sujet abordé, notez le flou volontaire appliqué sur la fin afin de laisser vos propres peurs/pulsions décider des coups subis et portés sans vous guider totalement.
Je serais amusé de discuter avec vous de ce troisième point en particulier ; pas nécessairement de ce que vous avez vu (pour ma part, sur la moitié je n'ai rien imaginé et suis resté flou dans ma visualisation), mais de l'effet.
Sur ce, bonne nuit.
PS : Le titre du sujet n'a rien de symbolique, ou alors juste pour le fun : j'ai choisi un passage du texte qui pouvait, une fois le texte fini, prendre un sens plus malsain… sans chercher à avoir un titre représentatif.
PPS : Je cherchais à écrire car j'avais besoin de créer. Il n'était pas question ici de se défouler. Écrire quelque chose de glauque, par contre, j'avoue toujours y prendre un certain plaisir.
PPPS :Les hypothèse capillotractées sur d'autres choses auxquelles j’aurai pu penser sont bienvenues. *rires*
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
Re: Trahir son état d'esprit
*songeur* Le prédateur... a-t-il gagné... ou perdu ?
labyrinthe... labyrinthe...
*songeur* ça... m'intrigue... j'ai toujours aimé les labyrinthes...
labyrinthe... labyrinthe...
*songeur* ça... m'intrigue... j'ai toujours aimé les labyrinthes...
Yoendel- Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie
Re: Trahir son état d'esprit
Interprétation libre. *rires*Yoendel a écrit:*songeur* Le prédateur... a-t-il gagné... ou perdu ?
… Mh… Moi aussi, petit… J'ai du m'en lasser à force *sourire*Yoendel a écrit:*songeur* ça... m'intrigue... j'ai toujours aimé les labyrinthes...
Pourquoi ça t'intrigue ? *curieux*
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
Re: Trahir son état d'esprit
"Qui... es-tu..."
C'est cela, pour moi, le plus grand des labyrinthes.
C'est cela, pour moi, le plus grand des labyrinthes.
Yoendel- Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie
Re: Trahir son état d'esprit
"avant tout on est soi-même" m'a dit quelqu'un jour avant de s'effacer
Saül
Re: Trahir son état d'esprit
…Saül a écrit:"avant tout on est soi-même" m'a dit quelqu'un jour avant de s'effacer
Ça devait être classe et dramatique.
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
Re: Trahir son état d'esprit
Effectivement, j'aime .
Que dire, sinon, est-ce un suicide ?
Que dire, sinon, est-ce un suicide ?
Bacrima- Humeur : Une pointe de joie et un soupçon d'amusement
Localisation : Dans ma chambre, rarement ailleur ...
Emploi/Loisirs : Japanimer, ça se dit ?
Re: Trahir son état d'esprit
… Mh…
Je ne le vois pas comme un suicide.
En fait… ça aborde des thèmes qui sont finalement récurrents dans des trucs que vous n'avez pas encore fini de lire… par ce qu'ils ne sont pas encore écrits. Donc je préfère ne rien dire. ^^
Je ne le vois pas comme un suicide.
En fait… ça aborde des thèmes qui sont finalement récurrents dans des trucs que vous n'avez pas encore fini de lire… par ce qu'ils ne sont pas encore écrits. Donc je préfère ne rien dire. ^^
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
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