Peur

… Cher(e)s vous.

Je tiens à m'excuser.
Chacun de mes actes, chacune de mes pensées, chacun de mes sentiments, émotions, capacités, faiblesses, envies, choix peut vous faire du bien.
Mais chacune de ces parties de moi-même peut vous détruire.
J'espérais pouvoir obtenir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la fermière, mais cela m'est impossible. (Et pourtant, j'essaie encore l'obtenir)
Car je me rends compte maintenant d'une chose qui m'effraie.
Je ne peux pas recevoir mon propre bonheur sans créer un vide en vous.
Lorsque je suis heureux, vous l'êtes par les liens qui nous rattachent, par amitié ou par intérêt, je ne sais.
Vous êtes heureux pour moi, ou content, ou que sais-je encore.
Vous vous réjouissez.
Cependant...
Mon bonheur... notre bonheur vous fait peur.
Il vous rappelle votre propre malheur, votre propre solitude, vos propres doutes.
Vous ne pouvez vous empêcher de vous comparer à moi.
Et vous avez peur.
Et alors, vous vous éloignez.
Vous vous taisez.
Vous vous sentez stupide de penser cela.
Vous cachez votre tristesse derrière un sourire, car... vous ne comptez pas me montrer que vous êtes malheureux à cause de mon bonheur.
Donc...
Vous ne me parlerez pas ou plus de cette souffrance, de cette envie, de cette jalousie, de cette solitude, ou tout simplement de ce soupir que vous poussez devant votre miroir en pensant que décidément, nous en avons, de la chance, et pas vous. Que votre chance n'arrivera jamais et que vous devrez trouver... autre chose.
Ne le cachez pas. J'ai été dans votre cas. Je sais ce que cela fait.

Pureté. Fraîcheur. Réciprocité. Compréhension. Soutien. Partage. Innocence... Amour.
Vous vous dites que nous avons cela, et pas vous.
Vous êtes content pour nous et triste pour vous.
Pour deux personnes heureuses, nous avons un certain nombre de personnes qui se sentent seules ou abandonnées.
J'ai été égoïste. Je le suis toujours.
Mais... je ne veux pas vous voir abandonner votre recherche de votre propre bonheur.
Tous ces mots que j'ai cités, je les ai à ma manière, d'une façon que vous pouvez certes envier.
Cependant, tous ces mots... je les avais déjà avant. Autrement.
Et j'ai toujours, égoïstement, voulu les avoir et pourtant ne pas être le seul à les avoir.
Tous ces mots existent dans le cadre de ce qui a bâti ma vie... et la fonde toujours en partie.
Dites-moi si l'on ne peut trouver l'un de ces concepts dans le chemin de l'amitié.

Mais... j'avoue avoir peur.
Meko (><()|()><). 'lo (Saül). Mais aussi Bacrima. Powifire. Et peut-être même Dark Geo, Kuroicb, Crue Elle, Russell, et tous les autres...
J'ai peur.
Peur que par mon égoïsme... notre égoïsme... je vous aie éloigné de moi... je vous aie éloigné de nous.
Chacun de vos sourire me fait peur, car j'ai l'impression désagréable d'y entrevoir une larme présente ou une larme future...
Oui, je sais... certains d'entre vous ne savent pas à quoi je fais référence... d'autres le savent déjà...
D'autres le sauront...
Je m'excuse pour ceux qui ne savent pas... j'espère que vous le saurez à un moment par ma bouche. J'ai du mal à dire ces choses là, je suis mal à l'aise pour exposer ce que je n'expose jamais, à savoir mes sentiments comme mes craintes.
Crainte d'avoir construit une barrière, la barrière du tabou ou de la non compréhension parce que je suis de l'autre côté du miroir...
tout ça, j'ai du mal à le dire...

Toujours est-il que... j'ai peur.
Et le pire, dans ce genre de peur...
C'est que vous aurez beau me dire que ma crainte est infondée, ce faisant vous me l'accroîtrez.


Encore désolé.

Solveykiel.