Vivant en apparence
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Vivant en apparence
J'écoute ce qu'ils disent de moi. Et la rage bouillonne. Car ils me jugent sévèrement, et toutes mes larmes sont impuissantes, elles ne font qu'aggraver mon cas. Je dois être souriant, gai, plein d'entrain. Je dois faire comme tout le monde, je dois suivre le mouvement, quitte à ignorer mes pensées. Refouler ma tristesse et m'oublier. Bien sûr que je préfère la joie. Je peux la créer, je sais le faire. Mais je ne veux rien cacher, pour ne rien oublier de ce qu'est la vie. Bien sûr, je me rends compte que j'oublie, tout, tout le temps. Je vis simplement. Mais justement, apercevant cette existence qui est mienne, sachant comme je la perds, je m'efforce de mieux la tenir... Voyant, sachant, 1000 fois et plus encore à l'infini comme en ce moment, comme je ne suis rien. Contradiction même de l'existence. Puisque je suis là à écrire, lire. Mais une fois les lettres posées, il ne reste plus que ça, ici, de moi. Moi, je continue de vivre, en dehors de la feuille. Mais ici, je n'existe plus, dès l'instant où j'écris. Les mots sont des pensées, des parts de moi, appliquées. à la fois créés, puisque de pensées invisibles ils sont devenus mots, et RE-créés, puisqu'il étaient déjà mots - invisibles - en moi. Ce sont des parts de moi, part de l'univers. Je ne suis qu'un, qui choisit, parmi d'autres. Je choisis ma conscience. J'accepte tout ce que je n'ai pas. Il y a toujours plus intelligent que moi. Je ne serai jamais le plus fort. Je n'ai pas besoin de tout cela pour vivre. Je suis vivant de ce que j'ai ici et maintenant. Mais ils attendent plus de moi. Que je me satisfasse d'une vie pour la société et le bien commun - alors qu'aujourd'hui, il suffirait (normalement) de tendre la main pour avoir (vu l'abondance) -, que je fasse des efforts comme tout à chacun - parce que c'est comme ça -, que je me noie dans le superflu pour glisser, valser... Que je me transforme, définitivement, voilà ce qu'ils voudraient. Mais personne n'a tort. Nous sommes tous égaux face à tout sur la Terre. Notre point de vue est unique, puisque nous avons chacun un regard différent sur la vie, le nôtre, qui nous est propre à nous-même. Mais celui-ci est formé de tous les autres, puisque créé, à partir de, et partagé, transformé. Mais il est unique de par la vision unique qui est la nôtre de la vie que nous vivons... Par ces mots, je transmets ce que je veux dire, mais ce langage existe depuis longtemps avant. C'est l'air, et la chanson. La vie, et l'humain. Tout autour de moi et moi et avant et après, et moi. L'impossible possible. Quoi qu'on y fasse, on n'y peut rien. Que ça n'empêche pas de faire ! (ça m'exaspère) Et je continue de faire. Que puis-je faire, d'autre ? C'est terrifiant. Ferme les yeux, ça ira mieux. Rêve. Mais je ne veux pas dormir et ne plus me souvenir au réveil comme tous les matins... J'ai un problème ? Peut-être devrai-je arrêter de regarder où je suis, et simplement y être. Ce serait cacher une partie de ma vie. Et je trouve ça malhonnête. Mais peut-être le suis-je. à ne justement pas accepter la simplicité... Ce que tout le monde fait. J'ai le choix. Baisser les bras, ou pas. Croire encore qu'au-delà il y a l'amour, ou mourir. Et laisser faire l'avenir. Croire encore pouvoir définir l'indéfinissable vie, ou se laisser faire... On pourrait danser sur les vagues toute la journée et toute la nuit que ce serait magique au point (de vue) de ne plus rien vouloir d'autre que de rester à profiter de cet instant éternellement. Mais ce n'est pas la vie (quoique). Si on ferme les yeux... C'est vide, tellement il y a de choses. Malade mental. Ce qui signifie que le mental est malade. Qu'est-ce que le mental ? Toutes les pensées d'une "personne"... Bon, bref, seul ici sur la feuille comme devant à écrire, seul dans mon corps de la tête aux pieds, mais rempli de tout un tas de choses extérieures, complété, je suis une équation complexe et paradoxale, à la fois finie, et en construction, parfaite, même dans son imperfection. Ne trouvant plus d'absolu dans ma vie, je suis devenu mort-vivant. Bien entendu, ça ne veut rien dire. Qu'est-ce que t'entends par là ? "C'est tout de même plus pratique de s'entendre quand on s'écoute." J'oublie. Je rebondis dans la nuit... Et je ne peux pas en sortir.
Invité- Invité
Re: Vivant en apparence
*ne sait pas quoi répondre* ... Bienvenue ici ?
Yoendel- Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie
Re: Vivant en apparence
Bonjour invité anonyme,
Je suis nouvelle ici et je me suis inscrite pour réagir à ton texte, pour lequel je te remercie.
"Si on ferme les yeux... C'est vide, tellement il y a de choses" : je trouve cela très beau.
Et quant à danser sur les vagues... Encore faut-il s'en sentir d'humeur, ou en avoir l'énergie... Et quand les pensées tournent comme elles le font dans ton texte, a-t-on encore la bonne disposition?
Et je reviens au début de ton partage :
Ce que cela m'inspire :
1) Tu en fais quoi, de cette rage?
2) Et quand tu ne les écoute plus, "eux", que te dis-tu toi-même à propose de toi?
Comment te sens-tu, sinon?
Merci encore pour ce très beau texte, et j'espère que cela t'a fait du bien de le partager.
Je suis nouvelle ici et je me suis inscrite pour réagir à ton texte, pour lequel je te remercie.
Arrêter de regarder où on est et simplement y être : ça me parle beaucoup ça. Et je ne pense pas qu'il s'agisse de malhonnêteté.Invité a écrit:Peut-être devrai-je arrêter de regarder où je suis, et simplement y être. Ce serait cacher une partie de ma vie. Et je trouve ça malhonnête. Mais peut-être le suis-je. à ne justement pas accepter la simplicité...
Les pensées d'un individu peuvent-elles être malades? C'est tout le problème en effet.Invité a écrit:On pourrait danser sur les vagues toute la journée et toute la nuit que ce serait magique au point (de vue) de ne plus rien vouloir d'autre que de rester à profiter de cet instant éternellement. Mais ce n'est pas la vie (quoique). Si on ferme les yeux... C'est vide, tellement il y a de choses. Malade mental. Ce qui signifie que le mental est malade. Qu'est-ce que le mental ? Toutes les pensées d'une "personne"...
"Si on ferme les yeux... C'est vide, tellement il y a de choses" : je trouve cela très beau.
Et quant à danser sur les vagues... Encore faut-il s'en sentir d'humeur, ou en avoir l'énergie... Et quand les pensées tournent comme elles le font dans ton texte, a-t-on encore la bonne disposition?
En fait, moi je trouve que ça veut dire beaucoup au contraire.Invité a écrit:Ne trouvant plus d'absolu dans ma vie, je suis devenu mort-vivant. Bien entendu, ça ne veut rien dire
Et je reviens au début de ton partage :
Invité a écrit:J'écoute ce qu'ils disent de moi. Et la rage bouillonne.
Ce que cela m'inspire :
1) Tu en fais quoi, de cette rage?
2) Et quand tu ne les écoute plus, "eux", que te dis-tu toi-même à propose de toi?
Comment te sens-tu, sinon?
Merci encore pour ce très beau texte, et j'espère que cela t'a fait du bien de le partager.
Sophia
Re: Vivant en apparence
Tu a une plume à la place des doigts.
Crue Elle- Humeur : D'une Obscure Clarté
Localisation : Un lieu chargé de Vie où l'on rêve de Mort
Feuille de personnage
Nom, classe et niveau: Og'Fuz. Inconnu
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