Géographie de la pensée
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Intranisation : Chapitre 11: La vitesse des événements

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Message  Klev 19.04.13 3:12

Le cristal se fissura encore.

Il vit alors la lumière, au-dessus de lui, là où se trouvait la sphère armillaire peu avant.

Une immense lumière.

Et elle l'emporta.

Il sentit les craquelures s'évaporer progressivement.

Et…

Il se sentit respirer, les yeux fermés.


Mais où était-il ?

C'était familier, sans l'être.

Différent ?

Il ouvrit les yeux.

Il était sur le siège de la salle de l'Intranisation. Il regarda autour de lui.

C n'était pas là. B n'était plus sur le fauteuil non plus.

A se relevait, l'air lui aussi déboussolé.

« On tombait, et… Quoi ? » dit M.

A sembla réfléchir, puis parla. « … Je sais plus vraiment… Heu… Xénodarkus ? Le Nexus-Créatif… »

« Phobos. » dit M.

A tourna un œil vers lui. « Tu tombais… Avec le cristal bleu. »

« Et… On se retrouve là ? » reprit M.

« Sans B. Et sans C… » ajouta A. « Il faut qu'on parte, M. »

« Mais...
Et tout ça ? Et C et B ? »

« Mais rien à foutre, ils vont très bien se débrouiller tout seuls ! » Dit il d'une voix qu'il n'avait pas voulu si forte. « Rien à faire, on doit fuir ! Sortir de ce pays, puis de l’Europe, on n’a pas le choix ! »


A trouvait sa réaction excessive, mais quelque chose lui indiquait qu'il devait réagir comme ça.

M repensa à ses études, qui allaient partir en poussières avec le plan de A. Il eut honte de ne pouvoir penser qu'a ça dans un moment pareil.

« ... Tu dois avoir raison... »

« Récupère en le plus possible, et met ça dans une des valises... » dit-il en parlant des installations. Il éteignit l'unité centrale. « Je récupère le Disque Dur, B n'aura pas fait tout ça pour rien... »


Et ils se mirent en quête de rassembler les affaires importantes.

Les pensées de M volaient d'un objet a l'autre, faisant le tri rapidement dans toute la pièce. Il repensa à C, se demandant où il était parti...

Rapidement, plus rapidement qu'ils ne l'auraient imaginé, ils avaient terminé. Ils rangèrent ensuite leurs vêtements et quelques vivres dans les autres sacs ou valises, toujours en silence.

Puis, voyant que M avait fini de son côté, il lui demanda : "On a tout ce qu'il faut ? On pourrait faire halte par la Suisse pour récupérer quelques vivres sur la route... Tu peux conduire ?"

M hocha la tête. Jamais A n'avait vu un air si grave sur son visage.

« Tu es sûr ? »

« Oui, oui, ça ira. », répondit celui ci d'une voix sans conviction.

Ils se dirigèrent, avec leur chargement, vers la porte de sortie de l'appartement, situé au troisième étage. M ouvrit la porte et entra dans la cage d'escalier.

Ils descendirent les marches en portant leur valises et leurs sacs. La voiture était garée juste en face de la sortie. Ils étaient tout deux dans leur pensées, n'osant trop se projeter dans l'avenir, sans toutefois parvenir à se retenir de prévoir un trajet.

Quand ils arrivèrent au palier, A passa devant et ouvrit la porte tant bien que mal avec son chargement.

La porte dévoila une rue a la circulation dense, dans un milieu urbain.


Le soleil, au zénith, brillait.

A s'avança vers sa voiture, et s'approcha d'une poignée de porte pour l'ouvrir. Il se rendit soudain compte que M n'était pas tout à fait derrière lui.

Celui ci regardait à droite par rapport au bâtiment derrière eux, le long de la rue, à quelques mètres. « Qu'est ce qu'il y a ? » demanda A, intrigué, en regardant M.

M ne répondit pas. Il regardait quelque chose de sombre, en face de lui.

La chose était un chat.
Un chat noir. Un chat noir que M et A avaient déjà vu. À vrai dire, M était même certain que c'était Flucke.

Un seul chat avait ce regard. Il n'avait rien de magnétique comme celui de la Flucke qu'il avait vue avant, certes. Mais M était plongé dans les yeux félins, et le chat ne détachait pas son regard vert non plus.

Le regard n'était pas une mise au défi. Le regard semblait vouloir communiquer autre chose.

« C'est Flucke ? » demanda M en levant un bras et un doigt vers le chat tout en osant tourner le regard vers A, qui regardait également le chat d'un air dubitatif.

A n'en pensait pas la même chose, et détourna le regard. Il croisa celui d'un piéton. Et il remarqua que tous les passants de la rue, ou presque, semblaient dévisager M.

« M… Nous devrions être discrets… » dit A en asseyant d'être lui-même le plus discret possible tout tentant d'être cohérent dans ses pensées malgré l’observation farfelue de son ami.

M le fixait toujours, et haussa un sourcil. Il tourna son regard sur le chat. Et s’aperçut que celle ci n'était plus là. « Hein ? » fit t-il.

Soudain, M vit quelque chose que son œil ne put analyser immédiatement du fait de sa haute improbabilité.

La première raison du bug de pensée que A rencontra également quand il vit la personne qui venait en marchant derrière l'endroit où s'était trouvée un chat quelques secondes auparavant, et que M venait également de remarquer, fut le mot « Couleur ».

En face de M marchait quelqu'un qui, s'il n'était pas B, avait du moins la même taille et le même visage trait pour trait. Le regard fixé sur son téléphone blanc, des écouteurs sur les oreilles, et des vêtements colorés ; chose hautement improbable, car B s'habillait toujours en noir, avec quelques nuances d'argent au pire des cas.

M eu besoin de quelques secondes pour rassembler ses pensées. Soit ce monde était réel, et c'était un sacré sosie qui arrivait devant lui, soit il s'agissait bien de B, et…

Le jeune homme avait les yeux rivés sur son smartphone tout en marchant. Il en détacha les yeux, regarda quelque chose sur le mur, et rangea celui ci dans sa poche. Soudainement, il remarqua M, qui se tenait à une dizaine de pas de lui en le dévisageant. Il s’arrêta, entrouvrit la bouche d'un air un peu surpris, et pencha un peu la tête avec une expression d'incompréhension sur le visage, tout en approchant sa main de son oreille droite pour ôter un écouteur. Il allait dire quelque chose, mais M fut plus rapide.

« B ? » interrogea-t-il d'une voix qu'il n'avait pas voulu avec une intonation si étrange.

Le jeune homme défit son écouteur droit avec des yeux légèrement surpris. « Heu… Oui ? » Dit une voix qui était celle de B.

M cria de joie, suivi par A. Ce dernier se retint cependant d'être trop démonstratif, au vu des regards obliques des passants. « M, bordel, soyons plus discrets ! »

« Heu… Oui, tu as raison. »

Ils dirigèrent leurs regards vers celui qui ressemblait à B. A prit la parole, avec un air un peu fou. « Heu… Ça peut paraître un peu surprenant, mais… Si on te disait que ce monde n'était peut-être pas réel ? »

Le presque adulte allait retirer son écouteur droit, mais arrêta son geste en lançant un regard indescriptible à A. « … Pardon ? »

A reprit. « Je sais que ça peut paraître complètement absurde, mais… »

M n'osait pas respirer trop fort de peur de gâcher leur chance, mais A avait déjà potentiellement tout fait foirer.

Visiblement, le B qu'ils avaient en face d'eux restait sensible à ce genre de révélations et toujours aussi distant avec la réalité dans laquelle il vivait. Toutefois, là, M trouvait que A avait vraiment fait preuve d'un manque de tact certain.

Le B en question regardait fixement A d'un air soupçonneux. « … C'est… Une blague, c'est ça ? » Il risqua un sourire un peu amusé.

M approcha sa main de son front avec un air déprimé.

A insista. « Non… Mais… Heu… Tu veux bien nous suivre ? On ne peut… Peut-être pas expliquer ça ici… Si ce monde est bien là où on le pense… »

B avait un regard méfiant. « Vous voulez que je vous accompagne ?… » Il semblait être tendu.

M prit la parole avec un air sérieux. « Écoute… B… Tu ne te souviens peut-être pas de nous, mais une chose est sûre… Ce monde tel que tu le vois est potentiellement aussi irréel que peuvent te le sembler nos propos. »

Dans le regard de B se lisait à la fois la curiosité et la peur. On voyait clairement dans ses yeux qu'il avait des doutes sur la santé mentale de ses interlocuteurs. Et on devinait parfaitement sur son visage qu'il était en intense réflexion, et qu'une énorme partie de lui n'aurait jamais voulu laisser passer une telle chance. Et ces gens ne le laissaient pas indifférent. Un peu comme s’ils les avaient déjà vus dans une situation qui montrait qu'il pouvait leur faire confiance. Ou qu'il se devait de les aider à rejoindre un hôpital psychiatrique. Ses yeux étaient perdus en direction du sol. A lui tendit une main qu'il voulait rassurante.

B le dévisagea à nouveau. « … Je veux bien que vous essayez de m'expliquer. »

A sembla sauter de joie intérieurement. M semblait réfléchir. Qu'allait-ils bien pouvoir lui dire ?

A se retourna avec ses valises pour marcher en direction de la porte qu'ils venaient de quitter, celle du bâtiment contenant l'appartement dans lequel s'était déroulé l'Intranisation. Ça serait un endroit parfait pour parler au calme. Ils avaient choisi justement cet endroit précisément pour son calme ; le bâtiment avait trois étages, et seul le rez-de-chaussée était habité par une dame âgée qui était sourde comme un pot. A ré-ouvrit la porte. Perdu en plein milieu de Lyon, l'appartement offrait un cadre peu soupçonneux, malgré le fait qu'en réalité ils avaient pu le louer à un prix si dérisoire car il était à moitié délabré, un mur étant écroulé, et aussi complètement vide, malgré, chose curieuse, une installation de l’électricité convenable pour faire fonctionner l'Intranisateur sans souci. A se surprit à penser à ça alors que ce monde était censé ne pas être réel. Il secoua la tête en tournant la tête vers celui qui était B pour lui, qui le suivait timidement, lui-même suivi de M, qui affichait un air grave et semblait en pleine réflexion.

B se rendit compte que M était derrière lui, et cela ne sembla pas lui plaire. Quand ils furent dans le hall du bâtiment, il s’arrangea pour rester derrière durant la montée des escaliers.

« C'est au troisième », dit A en rompant le silence.

B ne répondit qu'un fredonnement approbateur.

Ils gravirent les escaliers en silence, A et M portant encore leurs valises et sacs.

Et ils furent enfin à l'étage de l'appartement. A posa les affaires sur le sol, et ouvrit la porte.

B se sentait mal à l'aise. Avait-il eu raison de se laisser guider jusqu'ici ?

M remarqua ce fait, et lui adressa un sourire rassurant, qui glaça le sang de B. M remarqua également l'effet de son sourire.

Ils entrèrent.

A et M posèrent toutes leurs valises et sacs sur le sol, non loin de la porte, et A partit chercher deux chaises dans une des pièces voisines tandis que M refermait la porte sans la verrouiller.

B observait les trois fauteuils, d'un air un peu apeuré. Que faisaient ces gens dans cette pièce ? Et ces aiguilles, sur les casques… Il ne put réprimer un frisson. M, qui était resté vers lui, le remarqua. Il tourna vers lui un regard inquiet et dit d'un ton rassurant : « Dans le monde réel… C'est ici… Que nous avons connecté nos esprits à toi. »

B parut choqué, ne sachant comment interpréter les mots. M s'en rendit compte.

A revint avec deux chaises en bois. M partit se saisir du tabouret, qui était à côté de l'endroit où se tenait normalement C, et revint vers eux.

A affichait un air curieux et un peu effrayant. « Je pense que… Enfin. Commençons par le début, pour toi. Nous avons conçu de quoi connecter des esprits… » A sembla hésiter.

M continua « …à un esprit hôte. Nous avons réussi à aller, moi et A, dans ton esprit. »

« Plus exactement, tu as connecté ton esprit à ces machines, et nous à fait venir dans ton monde imaginaire », reprit A.

« L'Intramonde », précisa M.

« Le souci, c'est que ça s'est un peu mal passé. »

« Un de tes personnages… Xénodarkus, s'est montré … Joueur, dirons-nous… »

« À essayé de nous tuer. Et B… Enfin, toi, tu as dû résister, tandis que nous nous étions… Heu… En sécurité dans des mondes à l'intérieur de ton monde Imaginaire. »

B affichait un air dubitatif. Un monde imaginaire ? Et pourquoi pas un plat de spaghettis géant, pensait-il.

M reprit. « Le souci, donc, c'est que tu devais tenir tête à Xéno… »

« Mais, tu devais aussi nous maintenir connecté à toi… »

« Et l'Intramonde devenait de plus en plus difficile à maintenir, je suppose… »

« Quand nous sommes revenus vers toi avec… Heu… Giratina… »

« Une sorte de gros dragon gris, doré, et un peu rouge, qui peut voyager entre les mondes ? » proposa M en regardant A d'un air interrogatif. Celui-ci hocha la tête et continua.

« Quand nous sommes revenus vers toi, Xénodarkus ne voulait pas te lâcher. Alors, tu as dû faire un truc un peu trop abusif pour casser en partie l'Intramonde pour pouvoir garder… Heu… Enfin, pour pouvoir nous garder en vie le temps de nous faire sortir. » A marqua une petite pause. « Sauf que quand on est sortis, tu es mort… »

B accusa ce fait. Il regarda le sol, ne sachant quoi penser.

M continua à nouveau. « En fait, tu n'étais pas tout à fait mort. Tu as… Ressuscité ? »

« On n’a pas pu trop savoir comment, d'ailleurs. »

« Sauf que tu semblais avoir un traumatisme… Et… »

« Avoir perdu ta capacité à imaginer. »

B fixait l'épaule de M d'un air un peu bugé.

« Quand… On est revenus… », continua M.

« …Dans l'Intramonde… On à refait une Intranisation pour… Heu… Enfin, tu t'étais évanoui, et ça m'a semblé valable d'essayer de se reconnecter à toi pour voir l'étendu des dégâts que tu n'arrivais pas à visualiser. Le souci… »

« Le souci, c'est que tu t'es évanoui, justement. Alors A a dû faire une… Heu… »

« Disons une induction parallèle ? C'est un peu l'idée… » aida A.

« Soit… »

« Mais on n’est pas arrivé dans l'Intramonde correctement… Et on a été … J'imagine, redirigé vers un monde qui sert à ce genre de situations ? Aucune idée. Bref, à une porte. »

« Une porte qui permet de voyager entre les mondes », précisa M.

« Un monde qui sert à en visiter d'autres », ajouta A.

« Et on à vu qu'il y avait un truc noir… »

« Dégueulasse et vraiment énorme ! »

« …qui avait en quelque sorte pris le pouvoir ? » interrogea M.

« Et, au final, Xénodarkus, qui avait pourtant tenté de nous tuer… À… Touché le Nexus-Créatif ? »

« … »

« Et… À … Créé ça ? »

« C'est… Une théorie valable… »

A et M regardèrent alors B.

Celui-ci semblait ne pas savoir quoi penser. En tout cas, l'hypothèse d'une santé mentale défaillante des deux autres lui paraissait maintenant être plus valable que le reste. Mais…

Des bruits de pas se firent entendre dans l'escalier puis le couloir derrière eux.

M allait dire quelque chose, quand un craquement se fit entendre. Un policier venait de faire irruption dans la pièce en défonçant la porte, et pointait déjà un pistolet sur A.

« Mains en l'air ! » hurla l'arrivant impromptu.

B, A, et M s'étaient levés. Ces derniers levèrent les mains. Le policier semblait ne pas prêter attention à B. Et il semblait aussi prêt à tirer, comme si c'était ses ordres.

B prit la parole. « Ces gens ne sont pas dangereux ! Ils ont juste besoin d'un hôpital psychiatrique, au pire ! »

L'agent des forces de l'ordre tourna un regard quelques secondes vers B, l'air de dire que peu lui importait. Il avança, A et M reculèrent un peu vers les installations de l'Intranisation. Bientôt, B était derrière lui. « Écoute, va t-en. », dit le policier. Celui ci semblait neutre, mais toujours autant prêt à tirer. Son doigt commença à presser la détente. Une peur viscérale qui était somme toute hautement réaliste prenait M et A au ventre.

B regarda une chaise en bois. « Je sais pas pourquoi vous voulez faire ça… Mais ils ont au moins droit à un jugement… »

« Non. Ils sont dangereux. »

En face, M avait un regard vide, et A semblait comme absorbé par autre chose, fixant une chaise comme s’il essayait de se distraire.

B reprit. « Ce n'est pas très… »

« Peu importe. »

B sentit ce petit mouvement dans l'air qui impliquait qu'une détente allait être pressée. L'arme était pointée sur A. Quelque chose sauta dans l'esprit de B. Dans un mouvement brusque, il prit la chaise par le dossier : Le policier le remarqua et rapporta son attention sur lui. Mais c'était déjà trop tard… et la chaise se fracassait sur le dos de l'homme, qui, assommé, s'écroula par terre.

B resta coincé avec la chaise dans les mains, semblant être en lutte intérieure pour savoir si ce qu'il avait fait était bien où non.

A respira et se permit de lâcher un profond soupire rassuré. M regarda B, puis le policier. « Ce monde nous en veut ? »

« Les projections mentales. » dit A. « Un peu comme dans Inception ? L'inconscient ne veut pas qu'on lui dise que tout ça est irréel… ? »

« Autrement dit, on… Peut avoir la certitude que ce monde est bien fictif. » M regarda B. « Je me doute que tu dois avoir plein de doutes en ce moment, mais… »

B le coupa. « De toute façon, je suis forcé de vous suivre. Je viens de massacrer le dos d'un policier. » Il releva son regard vers M. Il y eut un silence de quelques secondes. Ils entendirent des bruits de pas, à nouveau, dans la cage d'escalier.

M reprit : « Fuyons par les échafaudages sur le mur. On pourra atteindre la ruelle sur le côté du bâtiment, comme ça. »

« Hein ? » S'étonna A. « Mais pourquoi par les échafaudages ? »

« Peu importe, ouvre la fenêtre ! »

Et ils descendirent. À mi-chemin, ils entendirent que les policiers étaient dans l'appartement. En une minute, grâce aux échelles, ils furent tout les trois en bas. Les forces de l'ordre présentes dans l'appartement se mirent alors à leur tirer dessus depuis en haut, mais ils étaient déjà devant le bâtiment, et d'ici ils ne pouvaient plus les viser.

M remarqua une chose à l’horizon. « Depuis quand… Big-ben est à Lyon ?! »

A remarqua aussi la tour et son horloge, à une bonne distance. Il n'arriva toutefois pas à lire l'heure. Il ouvrit la voiture et se mit à la place conducteur.

« Une voiture, face à l'inconscient de B. » Il rit nerveusement tandis que M s'installait à la place passagère avant, et que B se mettait sur les sièges arrières. « Je crois qu'on est dans la merde. », ajouta A. Il lui fallut quelques secondes pour démarrer le moteur et s'insérer dans la circulation, qui faiblissait malgré le soleil…

Toujours au zénith.

A roulait en léger excès de vitesse dans les rues Lyonaises, qui étaient de plus en plus vides. « Où va t'on ? »

« Bonne question… » répondit M.

Derrière, B semblait perdu dans ses pensées.

« On n’a qu'a aller en direction de l'autoroute », proposa A.

« Pourquoi en direction de l'autoroute ? »

« Par ce que c'est là qu'on aurait été si on avait voulu partir en direction de la suisse », répondit A.

« Va pour l'auto… » M s'interrompit, cria quelque chose, tandis qu'il vit qu'une voiture noire fonçait droit sur eux, depuis la droite, à un croisement. A la vit, et l'évita de justesse. Quelque chose crissa derrière eux, et l'arrière de la voiture glissa un peu sur la gauche, mais A redressa et reprit la route en hurlant quelques insultes.

Il décida de ne plus prendre en compte du tout la limite de vitesse.

B, derrière, n'avait pas tout compris à ce qui s'était passé quelques secondes avant.

Dans un silence pesant, A nota en regardant son rétroviseur arrière que la voiture noire les suivait à la même vitesse qu'eux. « Bordel… »

« Quoi ? » fit M.

« C'était pas juste comme ça, la voiture noire… On est suivis… »

Tandis qu'il disait cela, une autre voiture se joignit à l'autre par la gauche. Sur les routes, plus aucune voiture civile ne roulait, ce qui facilitait la prise de vitesse de A.

Une voiture noire failli leur rentrer dedans par la gauche, mais pivota au dernier moment pour se tenir sur leur gauche, en roulant à la même allure. Quelque chose de tordu sembla passer dans la tête du conducteur, puisque il serra alors à droite pour les pousser sur le trottoir.

A freina, accéléra, et monta complètement sur le trottoir pour se libérer de la situation, mais l'autre conducteur restait derrière lui, non loin, et pas découragé, tandis que A accélérait encore. L'autoroute n'était plus loin.

« Bor… » Gémit M, les ongles dans le tissu du siège passager. « On va… »

B avait les yeux perdus dans ses mains, et fixait le plancher du véhicule à travers celles-ci.

Une voiture déboula sur la gauche, A l'évita.

Une longue voie, vide de tout véhicules, amenant à l'autoroute.

B fixait ses mains. M et A restaient tendus.

B laissa son esprit vagabonder, et rencontra une émotion curieuse. Il sentit quelque chose entre ses mains. Lorsque-il regarda, il vit qu'une sorte sphère vide grise semblait s'être formée au-dessus et entre ses paumes. Celle-ci disparu alors. B se demandait s’il avait rêvé, et allait en parler.

Mais alors qu'ils accédaient à la voie principale de l'autoroute, une autre voiture noire déboula juste devant eux. A essaya de passer derrière elle comme il pouvait, éraflant le côté gauche de leur véhicule dans un bruit désagréable.

Il redressa ensuite pour se remettre parallèle a la voie comme il pouvait, se prenant contre la rambarde du côté de l'autoroute. C'était chaotique, mais il parvint à ne pas se retrouver plus loin dans le décor que contre celle-ci. Une voiture vint alors par la gauche pour les presser contre la rambarde, faisant crisser le métal.

A ne savait pas comment se dégager dans cette situation. Il essaya de tourner vers la gauche en accélérant. Curieusement, ça marcha.

Il y avait un pont, et une autre voie rapide en contrebas, à gauche de leur propre voie, séparée de leur voie rapide par une bande de terre herbeuse.

« Bordel, qu'est ce qu'on peut bien fa… »

Une voiture arriva de la droite et rentra dans la côté droit du véhicule. Leur voiture dérapa et fut arrachée du sol, et se retrouva bientôt propulsée vers la gauche, à tomber au-dessus de la bande de terre herbeuse qui séparait les deux voies rapides.

Personne ne criait. Le temps semblait comme arrêté. B avait les yeux toujours fixés sur ses mains, malgré la force du choc qui avait précédé, avec des yeux exorbités. M avait un visage tordu par la douleur car son épaule avait cogné brutalement la porte. Et A avait lâché le volant avec des yeux lui aussi exorbités.

La voiture, retournée, et en plein vol, comme au ralenti, tombait inéluctablement sur le dos vers l'herbe.

C'était une fatalité. La gravité faisait son œuvre.

B fixait toujours ses mains. Il avait l'impression d'arriver à suivre malgré la vitesse des événements. Malgré la chute. Il sentait que le monde tournait, il sentait les informations de son oreille interne, il sentait qu'il tombait la tête en bas.

Il envoya à ses mains l'ordre de se fermer, sans trop savoir pourquoi.

Le ciel était bleu, à travers les vitres, en périphérie de sa vue.

Le soleil était en bas.

La terre était en haut.

Il pensa différemment. Il sentit la chute de la voiture freiner, il sentit une nouvelle impulsion naître durant la chute, pour relancer le véhicule plus loin encore sur la gauche. Il sentit la rotation reprendre. Il sentit le véhicule commencer à se retourner doucement. Tout doucement.

Et le temps reprit plus vite.

Quelques instants plus tard, il sentit le choc du sol bétonné contre le bas de la voiture, et il s’évanouit.



Notes:

Klev
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Message  Bacrima 19.04.13 13:01

C'est trop cool !
Un B coloré Shocked .
Un C absent, Un M pressé, Un A normal ...
Bref, une course poursuite, une prise de conscience, de la cooltitude en barre !
Bacrima
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Humeur : Une pointe de joie et un soupçon d'amusement
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Message  Bacrima 28.07.13 16:53

Regardant les news, comme à mon habitude, je suis tombé sur une bande-annonce.
Ne vous inquiétez pas, je ne me suis pas fait mal.
Bref, la musique m'a fait penser à l'intranisation, allez savoir pourquoi ...

Voici donc la vidéo en question :
Bacrima
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Message  Bacrima 29.07.13 1:34

En passant :
Spoiler:
Bacrima
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Message  Klev 05.08.13 11:40

Bacrima a écrit:Bref, la musique m'a fait penser à l'intranisation, allez savoir pourquoi...
C'est très proche du genre, mélodique comme instrumental. Bravo. *sourit*

Klev
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