Dialogue de chute
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Dialogue de chute
Il tombe…
« Pourquoi… Es tu ici ? » lui demande une voix.
« Pourquoi… Suis-je ici… » répond-il.
« Ce n'est pas toi qui devait tomber là… »
« Alors qui ?… »
Il tourne la tête vers la source de la voix.
« Pas toi… Ce n'est pas à toi de tomber. », répond la voix, comme revenue à ses problèmes.
« Il faut bien que quelqu'un tombe. »
« Et pourquoi donc ? » demande distraitement l'autre.
« Par ce que si personne ne tombe, il n’a pas de raison d'écrire ici. »
L'autre semble rapporter son attention sur lui. « Tu en sais, des choses. Sais tu pourquoi moi je ne tombe pas ? »
Celui qui tombe semble réfléchir. Puis, il répond calmement. « Si tu pensais à ceux qui tombent, tu tomberais avec eux. »
Celui qui ne tombe pas à l'air choqué. « Crois tu vraiment que je tomberais si j'essayais de t'aider ? »
« J'en déduis que oui. »
« Et pourquoi donc ? »
« Par ce que tu ne m'aides pas. »
L'immobile semble encore plus décontenancé. « Comment peut tu savoir que c'est par ce que je ne peux pas t'aider que je ne le fais pas ? »
L'autre ne répond pas.
L'immobile reprend. « C'est là… Ta plus grande faiblesse. »
L'autre soupire.
Et il tombe.
Il s'efface.
E… Il tombe.
… …l …mbe…
« Pourquoi… Es tu ici ? » lui demande une voix.
« Pourquoi… Suis-je ici… » répond-il.
« Ce n'est pas toi qui devait tomber là… »
« Alors qui ?… »
Il tourne la tête vers la source de la voix.
« Pas toi… Ce n'est pas à toi de tomber. », répond la voix, comme revenue à ses problèmes.
« Il faut bien que quelqu'un tombe. »
« Et pourquoi donc ? » demande distraitement l'autre.
« Par ce que si personne ne tombe, il n’a pas de raison d'écrire ici. »
L'autre semble rapporter son attention sur lui. « Tu en sais, des choses. Sais tu pourquoi moi je ne tombe pas ? »
Celui qui tombe semble réfléchir. Puis, il répond calmement. « Si tu pensais à ceux qui tombent, tu tomberais avec eux. »
Celui qui ne tombe pas à l'air choqué. « Crois tu vraiment que je tomberais si j'essayais de t'aider ? »
« J'en déduis que oui. »
« Et pourquoi donc ? »
« Par ce que tu ne m'aides pas. »
L'immobile semble encore plus décontenancé. « Comment peut tu savoir que c'est par ce que je ne peux pas t'aider que je ne le fais pas ? »
L'autre ne répond pas.
L'immobile reprend. « C'est là… Ta plus grande faiblesse. »
L'autre soupire.
Et il tombe.
Il s'efface.
E… Il tombe.
… …l …mbe…
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
Re: Dialogue de chute
« Il faut bien que quelqu'un tombe. »
« Et pourquoi donc ? » demande distraitement l'autre.
« Par ce que si personne ne tombe, il n’a pas de raison d'écrire ici. »
L'autre semble rapporter son attention sur lui. « Tu en sais, des choses. Sais tu pourquoi moi je ne tombe pas ? »
Celui qui tombe semble réfléchir. Puis, il répond calmement. « Si tu pensais à ceux qui tombent, tu tomberais avec eux.»
J'ai pensé à une réponse différente, spontanément.
J'ai pensé à «Parce que si nous étions deux à tomber, il n'y aurait pas de raison s'écrire ici non plus. Nous ne nous rendrions peut-être même pas compte que nous tombons."
Yoendel- Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie
Re: Dialogue de chute
« Je ne veux pas tomber. »
Il sent sa conscience revenir d'un coup.
« Pardon ? » dit l'autre.
Il s'est arrêté dans sa chute, en suspension au dessus du rien. « Je suis le seul qui peut te montrer pourquoi tu ne devrais pas me laisser tomber. »
« C'est faux. Il y en à d'autres qui auraient pu. Et d'autres pourront encore. »
« Peu importe. » Il se sent à nouveau se vider. « Si j'échoue, c'est moi qui perd. »
« C'est toi qui disparais, effectivement » dit l'autre, toujours absorbé par ses occupations.
« Qu'en à tu fais ? » lance t-il.
L'autre semble rapporter son attention sur lui. « De quoi parle-tu ? »
« De ton empathie. »
« Je ne vois pas de quoi tu parles. »
« Je risque de m'effacer. Pourquoi ne me viens tu pas en aide ? »
L'immuable semble réfléchir. Il reprend finalement : « Comment peux tu savoir que c'est par ce que je ne veux pas t'aider que je ne le fais pas ? »
Il se sent à nouveau glisser doucement vers le rien. « Par ce que… Ce n'est pas ce que je dis. »
Sa chute s'arrête à nouveau.
« Que dis tu, alors ? » demande l'autre calmement, revenu à ses occupations.
« Je dis que tu ne ressens rien. »
L'autre semble avoir dérapé sur quelque chose. « Comment… Comment peux-tu dire ça ? »
« Par ce que moi… Moi, j'essayerai de t'aider. »
« Mais toi… Toi, tu vas disparaître. » Il laisse la phrase faire effet. « Toi, tu ne vois pas tout le monde tomber. »
« J'ai vu des gens tomber autour de moi… J'ai toujours tout fait pour les aider. »
« Tu mens. »
« Non… Je ne crois pas » dément-il.
« Tu mens. Et tu vas t’effacer de toute façon. Tu ne fais que me retarder. »
« Te retarder ? » dit-il.
« Oui. »
« Mais… Te retarder pour quoi ? »
« Sur toi. »
« Je ne comprends pas. Qui es-tu ? »
« Je suis… » Il soupire. « …La fatalité. »
Et il pousse un dernier soupire.
Et… Il s'efface.
Il sent sa conscience revenir d'un coup.
« Pardon ? » dit l'autre.
Il s'est arrêté dans sa chute, en suspension au dessus du rien. « Je suis le seul qui peut te montrer pourquoi tu ne devrais pas me laisser tomber. »
« C'est faux. Il y en à d'autres qui auraient pu. Et d'autres pourront encore. »
« Peu importe. » Il se sent à nouveau se vider. « Si j'échoue, c'est moi qui perd. »
« C'est toi qui disparais, effectivement » dit l'autre, toujours absorbé par ses occupations.
« Qu'en à tu fais ? » lance t-il.
L'autre semble rapporter son attention sur lui. « De quoi parle-tu ? »
« De ton empathie. »
« Je ne vois pas de quoi tu parles. »
« Je risque de m'effacer. Pourquoi ne me viens tu pas en aide ? »
L'immuable semble réfléchir. Il reprend finalement : « Comment peux tu savoir que c'est par ce que je ne veux pas t'aider que je ne le fais pas ? »
Il se sent à nouveau glisser doucement vers le rien. « Par ce que… Ce n'est pas ce que je dis. »
Sa chute s'arrête à nouveau.
« Que dis tu, alors ? » demande l'autre calmement, revenu à ses occupations.
« Je dis que tu ne ressens rien. »
L'autre semble avoir dérapé sur quelque chose. « Comment… Comment peux-tu dire ça ? »
« Par ce que moi… Moi, j'essayerai de t'aider. »
« Mais toi… Toi, tu vas disparaître. » Il laisse la phrase faire effet. « Toi, tu ne vois pas tout le monde tomber. »
« J'ai vu des gens tomber autour de moi… J'ai toujours tout fait pour les aider. »
« Tu mens. »
« Non… Je ne crois pas » dément-il.
« Tu mens. Et tu vas t’effacer de toute façon. Tu ne fais que me retarder. »
« Te retarder ? » dit-il.
« Oui. »
« Mais… Te retarder pour quoi ? »
« Sur toi. »
« Je ne comprends pas. Qui es-tu ? »
« Je suis… » Il soupire. « …La fatalité. »
Et il pousse un dernier soupire.
Et… Il s'efface.
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
Re: Dialogue de chute
:mrgreen:
J'aime !
C'est marrant, L'autre me fait penser au businessman...
Mode "je suis occupé, qu'est ce que tu fais encore là toi ?".
La fatalité ressemblant à ce businessman... décidément, ça m'amuse.
Bien que leurs interlocuteurs respectifs ne soient pas du même genre...
(NB : tout ceci est une allusion.)
J'aime !
C'est marrant, L'autre me fait penser au businessman...
Hein? Tu es toujours là ? Cinq cent un millions de... je ne sais plus... J'ai tellement de travail ! Je suis sérieux, moi, je ne m'amuse pas à des balivernes !
Mode "je suis occupé, qu'est ce que tu fais encore là toi ?".
« Tu mens. Et tu vas t’effacer de toute façon. Tu ne fais que me retarder. »
La fatalité ressemblant à ce businessman... décidément, ça m'amuse.
Bien que leurs interlocuteurs respectifs ne soient pas du même genre...
(NB : tout ceci est une allusion.)
Yoendel- Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie
Re: Dialogue de chute
Effectivement, cette idée m'a traversée l'esprit. Le premier texte est quasi spontané. C'est moins le cas du second, qui à demandé un (tout petit) peu plus de travail pour être modelé convenablement à mon goût.Yoendel a écrit:J'ai pensé à «Parce que si nous étions deux à tomber, il n'y aurait pas de raison s'écrire ici non plus. Nous ne nous rendrions peut-être même pas compte que nous tombons."
Ah… À un businessman en particulier ?… Sinon, non… C'est plutôt genre gros machin qui à un corps sans en avoir.Yoendel a écrit:C'est marrant, L'autre me fait penser au businessman...Hein? Tu es toujours là ? Cinq cent un millions de... je ne sais plus... J'ai tellement de travail ! Je suis sérieux, moi, je ne m'amuse pas à des balivernes !
Mh… Elle fait tant que ça businessman occupé ? C'est pas l'idée, donc ça me décevrait un peu… (Ce qui ne t’empêche pas de répondre « oui »)Mode "je suis occupé, qu'est ce que tu fais encore là toi ?".« Tu mens. Et tu vas t’effacer de toute façon. Tu ne fais que me retarder. »
La fatalité ressemblant à ce businessman... décidément, ça m'amuse.
Bien que leurs interlocuteurs respectifs ne soient pas du même genre...
De base, c'est plutôt un mix entre un travailleur à la chaîne perdu dans ses pensées en faisant son boulot sans réfléchir (Ce qui est rare dans certains vrais travaux à la chaîne, d'ailleurs) et un concept plus omniprésent comme… Dieu. Mais le côté gentil et bon en moins.
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
Re: Dialogue de chute
C'est marrant, moi, ça me faisait penser à une personne sans domicile fixe et un passant qui refuse de l'aider car il est défait de son empathie.
FirePowi- Humeur : Je pleure autant que je ris, à quelque chose près.
Localisation : Physiquement proche de mon PC
Emploi/Loisirs : Sans Emploi, Sans Loi… Ah si.
Re: Dialogue de chute
Ah ! Oui, c'était très prédominant dans le premier texte et la première partie du second. Cette idée de se foutre de voir que quelqu'un tombe, même si d'une certaine façon, j'imagine que celui qui tombe et celui qui voit l'autre tomber peuvent aussi être la même personne…FirePowi a écrit:C'est marrant, moi, ça me faisait penser à une personne sans domicile fixe et un passant qui refuse de l'aider car il est défait de son empathie.
Apprenant durement qu'elle ne s'aiderait même pas elle même.
Je ne parle pas que de moi… Je parle de l'humain. Du moins j'essaye.
L'idée de la Fatalité est née spontanément de mon envie de faire comprendre à vous que ceci était lié à mes réflexions sur l'inéluctabilité de la fatalité dans notre univers, je crois… Entre autres.
Ce dialogue de chute, c'est aussi une réflexion sur le point de vue. Celui qui tombe disparaît, mais sa disparition n'altère pas l'autre… Car l'autre ne cherche pas à avoir de rapports amicaux avec lui.
L'un tombe et meurt, mais l'autre reste immuable.
L'effacement d'un esprit n'entraîne pas directement la chute d'un ou des autres.
C'est cette fatalité, l'effacement définitif que nous vivrons tous (dans l'hypothèse où la mort est un stade définitif), que je ressentais le besoin d'exprimer…
Par ce que je n'arrive pas à m'y faire… Mais je me dois de pouvoir supporter tout les possibles…
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
Re: Dialogue de chute
Réponse :Klev a écrit:Ah… À un businessman en particulier ?… Sinon, non… C'est plutôt genre gros machin qui à un corps sans en avoir.
Donc Oui. à un businessman en particulier.Yoendel a écrit:(NB : tout ceci est une allusion.)
Dont je tairai l'origine, en être énigmatique que je me plait à être (désolé).
Du reste... j'avais aussi pensé à un passant et un être en pleine rue en détresse (mais pas forcément un mendiant... je pensais aussi à quelqu'un qui serait "peu fréquentable" en général.)
Yoendel- Humeur : variable... dérivable... et même C-infinie
Re: Dialogue de chute
Maintenant, je la connais, je relis, et je comprends. *sourit*Yoendel a écrit:Donc Oui. à un businessman en particulier.
Dont je tairai l'origine, en être énigmatique que je me plait à être (désolé).
Klev- Admin
- Emploi/Loisirs : Administrateur en torpeur.
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